Dimanche 2 avril, avait lieu la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, destinée à attirer l’attention sur un problème massif, mais malheureusement peu traité par les médias et les politiques.
A quelques semaines de l’élection présidentielle, les personnes impliquées dans la lutte contre le handicap, et en particulier contre l’autisme, sont révoltées de constater à quelle point ces problématiques sont absentes du débat politique et des programmes de tous les candidats.
Cette journée a donc été l’occasion pour la présidente de l’association SOS Autisme, Olivia Cattan, de s’exprimer aux micros de FranceInfo, pour dénoncer le retard de la France en termes de prise en charge de l’autisme. Un retard qu’elle évalue à 40 ans.
La mère d’un petit garçon autiste a ainsi livré un profond plaidoyer pour une resprise en main du problème, à travers un plan Marshall sur l’autisme :
« Depuis longtemps, je dis qu’il faut un plan Marshall. Nous avons quarante ans de retard à rattraper et ça ne va pas se faire avec des mesurettes, de l’amateurisme et des annonces médiatiques dont on ne ressent pas les effets sur le terrain. Il faut faire plein de choses au niveau de la santé, de l’école, de l’emploi. Il faut aussi aider les familles qui ont en charge un accompagnement coûteux. Quand on a une aide privée et formée, faute d’auxiliaire de vie scolaire, on peut arriver à des factures de 3 000 euros par mois. Qui peut payer ça ? Des familles se précarisent et on arrive à un enchaînement de catastrophes alors que dans d’autres pays, au Canada, en Nouvelle-Zélande en Israël, aux Etats-Unis, en Angleterre ou en Italie, on a réussi à rattraper le retard. »