Lundi à la mi-journée, le Premier Ministre a tenté de calmer la grogne en cours dans le pays et le mouvement des gilets jaunes. Les annonces n’ont absolument pas calmé le mouvement social. Au contraire, les lycées et les universités commencent à rejoindre la mobilisation.
L’intervention du premier ministre s’est faite sur un ton très surprenant, presque solennel. Il a déclaré qu’ « aucune taxe ne mérite de mettre en danger l’unité de la nation », ajoutant que « ces décisions doivent ramener la sérénité dans le pays ».
Edouard Philippe a annoncé un moratoire de six mois sur la fiscalité du carburant ainsi qu’un report de six mois sur la mise en place d’un nouveau contrôle technique pénalisant les voitures diesels. Il a également assuré que ni les tarifs du gaz ni ceux de l’électricité n’augmenteront « durant la concertation et donc durant l’hiver qui s’annonce ».
Le premier ministre a également promis un « large débat sur les impôts et les dépenses publiques » sous la forme d’une concertation qui « ne doit ressembler à aucune autre. Il s’agit d’un dialogue au niveau national, mais le débat doit avoir lieu au plus près des Français. Il faut définir une organisation pour que tous les Français puissent s’exprimer, démultiplier les façons de participer. Ce débat devra déboucher sur des solutions concrètes ».
La pression mise sur la majorité est de plus en plus forte. En témoigne le revirement spectaculaire de Stanislas Guerini qui affirmait samedi à propos d’un éventuel moratoire « cela ne ferait que décaler dans le temps une décision que nous voulons appliquer ». Le nouveau secrétaire de La République en Marche a juste eu le temps de retourner sa veste pour déclarer « nous allons avoir un moment de concertation, de débat avec les Français, il faut que ce débat puisse se passer dans des conditions apaisées ».