L’établissement hospitalier privé est sous le feu des critiques pour avoir administrer des doses de vaccin anti-Covid à des membres de son conseil d’administration notamment, au mépris du calendrier vaccinal établi par l’Etat.
A l’Hôpital américain de Paris, c’est le règne des passe-droits en matière de vaccination contre le coronavirus. Selon franceinfo, l’établissement hospitalier a fait profiter du vaccin plusieurs membres importants de son conseil d’administration. Parmi ceux-ci, figurent bien évidemment des personnes âgées et potentiellement à risques pour la maladie. Mais le plus scandalisant pour l’opinion reste la présence parmi les bénéficiaires, de gros bonnets industriels, des diplomates et autres banquiers, tous grands contributeurs au financement de l’hôpital.
L’opération qui se serait déroulé dès le 14 janvier, inclue même des personnes ne présentant aucun signe de comorbidités au regard de leur âge relativement moins avancé. Mieux, ils ne fréquentent que très rarement l’hôpital, à en croire franceinfo.
Pratique regrettable
Même si l’Hôpital américain de Neuilly refuse de communiquer les noms et le profil des bénéficiaires de ses précieuses doses, l’établissement hospitalier n’a pas nié les faits. Les responsables se sont tout juste contentés de parler d’une vaccination concernant « toutes les personnes volontaires et éligibles intervenant dans l’hôpital selon les critères du ministère de la Santé et conformément aux directives des autorités sanitaires ». Sauf que lesdites directives n’auraient pas vraiment été respectées. Puisque des membres du personnel officiant ailleurs attendent toujours de recevoir leurs doses. Pire, la stratégie vaccinale du gouvernement prévoit un calendrier strict qui n’a débuté que le 18 janvier dernier, soit quatre jours après les vaccinations organisées à Neuilly. La campagne de vaccination concerne en priorité les personnes âgées au sein des Ehpad ainsi que le personnel soignant mobilisé sur le terrain dans la lutte contre la pandémie.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran a violemment réagi après la révélation de cette information, promettant de signifier aux mis en cause, sa désapprobation face à cette pratique qui n’est manifestement pas un cas banal. Outre l’Hôpital américain de Neuilly, des spécialistes en santé ont pu confimer à franceinfo que la vaccination au coupe-file se déroule dans nombre d’établissements hospitaliers aussi bien privés que publics. Mais cette pratique certes moralement condamnable ne constitue pas une violation de la loi à proprement parler, d’autant plus que l’objectif à terme reste d’administrer des doses au plus grand nombre de Français. Par ailleurs, l’Hôpital américain de Neuilly ne compte pas parmi les centres hospitaliers retenus pour la vaccination du grand public.