L’instance dirigeante du foot mondial renonce à faire du pays saoudien le principal sponsor de la prochaine Coupe du monde féminine prévue du 20 juillet-20 août entre l’Australie et Nouvelle-Zélande. Une décision forcée après la levée de boucliers suscitée par la fuite de l’information le mois dernier.
Un dossier mort dans l’œuf. La Fifa a indiqué jeudi 16 mars en marge de son dernier Congrès dans la capitale rwandaise de Kigali, que l’Arabie Saoudite ne sponsorisera pas la Coupe du monde féminine de football.
« Il y a eu des discussions avec les Saoudiens, mais cela ne débouche pas toujours sur un contrat », a déclaré le président de l’instance mondiale du ballon rond Gianni Infantino, fraîchement réélu pour un nouveau mandat de quatre ans, minimisant par ailleurs la polémique au sujet de ce sponsoring.
Forte opposition
« C’était une tempête dans un verre d’eau », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il n’y a rien de répréhensible pour la Fifa, une organisation de 211 fédérations nationales, « à accepter des partenariats venant d’Arabie saoudite, de Chine, des États-Unis, du Brésil ou d’Inde ».
Sauf que l’organisation d’un événement aussi inclusif que le Mondial de football ne devrait pas être confiée à certaines nations peu scrupuleuses des droits humains. Du moins à en croire certaines voix. Au nombre de ces pays décriés figure en l’occurrence l’Arabie Saoudite réputée pour son manque d’égard à l’endroit des femmes.
C’est une des raisons à l’origine de la forte opposition suscitée auprès de plusieurs personnalités par la fuite de l’information concernant la désignation de l’Arabie Saoudite à travers son agence du tourisme Visit Saudi, comme principal sponsor de cette Coupe du monde féminine.
Soft power
Les fédérations de football australiennes et néo-zélandaises, pays hôtes de la compétition, s’étaient ainsi indignées d’une décision unilatérale de la Fifa. L’entraîneure de l’équipe féminine de Chelsea, Emma Hayes, a qualifié ce choix de « ridicule ». Quant à la footballeuse américaine Megan Rapinoe, il s’agissait d’un acte « totalement inapproprié ».
« Nous saluons la clarification par la Fifa concernant Visit Saudi. L’égalité, la diversité et l’inclusion sont des engagements très importants pour Football Australia », a fait savoir dans un communiqué le patron de Football Australia, James Johnson, après la sortie d’Infantino.
Il reste à voir si la Fifa pourra rester aussi loin de l’Arabie Saoudite que semblent le réclamer ses détracteurs. Le pays candidat pour abriter le Mondial 2030 de football masculin, étant décidé à faire de ce sport un outil de soft power.