Alors que le taux d’inflation reste plus élevé que la norme, malgré un ralentissement marqué ces trois derniers mois, la Banque de France (BdF) reste optimiste pour l’économie nationale. Elle estime qu’il n’y aura pas de récession en France, qui résisterait mieux que les autres économies européennes.
La fièvre continue de baisser sur le front de l’inflation dans la zone euro. D’après des chiffres d’Eurostat, la hausse des prix a atteint 5,9% en août, après 6,1% en juillet. C’est le troisième mois de ralentissement de suite.
Par rapport à octobre 2022, au plus fort de la hausse des prix de l’énergie due à la guerre en Ukraine, l’inflation a même été divisée par deux. Une bonne nouvelle donc pour les économies mondiales.
Ralentissement de la croissance économique en 2023
Sauf que, le seuil actuel de l’inflation reste supérieur aux objectifs de la Commission européenne qui table sur un taux annuel de 2,9% en 2024. Il est surtout loin des attentes de la Banque centrale européenne (BCE) à moyen terme, c’est-à-dire 2%.
Les économistes européens n’ont plus l’assurance que la zone euro connaîtra une croissance économique ferme. En début d’année, ils ont prévu une légère croissance de 0,7% en 2023, contre 3,6% en 2022, si l’inflation se maintient au plus haut.
La BdF écarte le risque de récession en France
Les risques de récession sont ainsi bien réels. Cela d’autant que l’Allemagne, première économie de l’UE, a vu son PIB baisser de 0,3% de janvier à mars. Malgré ces mauvais signaux, la Banque de France (BdF) reste optimiste sur l’économie nationale.
La semaine dernière, son gouverneur François Villeroy de Galhau a assuré qu’il n’y a pas de risque de récession en Hexagone, même s’il admet «une croissance ralentie». Il note d’ailleurs que l’économie française résiste «plutôt mieux» que les autres économies de l’UE.
L’OCDE relève sa prévision de croissance pour la France
François Villeroy de Galhau annonce également que la BdF envisage de remonter un peu la prévision de croissance pour la France en raison d’« une bonne surprise sur le deuxième trimestre (+0,5%).
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a déjà relevé sa prévision de croissance pour la France cette année à 1%, contre 0,8% auparavant. L’Hexagone montrerait ainsi une meilleure résilience que les autres pays de l’Union européenne.
La BCE relève son taux directeur pour la dixième fois consécutive
En outre, François Villeroy de Galhau a assuré qu’il n’y aura pas un nouveau relèvement du taux directeur. Il a dit s’attendre à un maintien à long terme, présenté comme plus efficace qu’une augmentation significative.
Mais, le 14 septembre dernier, la BCE a porté à 4% son taux d’intérêt de référence, son plus haut niveau depuis 1999. C’est la dixième fois consécutive que l’institution financière relève son taux. Elle explique que cette nouvelle hausse, quoique douloureuse, s’impose pour contrer l’inflation.
Didier Maurin préfère l’inflation à la récession
La hausse des taux d’intérêt pratiquée par les grandes banques centrales internationales afin d’enrayer l’inflation est une stratégie critiquée par bon nombre d’experts de la finance comme l’AMF ou Didier Maurin.
Selon Le conseiller en gestion de patrimoine et directeur du cabinet DCT (ex Didier Maurin Finance – DMF), augmenter les taux d’intérêt peut détruire la croissance économique et ainsi alimenter une récession entaînant des conséquences plus grave que l’inflation.