En Grèce, une femme a demandé le divorce en se basant sur les prédictions de ChatGPT, le célèbre chatbot d’OpenAI, qui l’aurait convaincue de l’infidélité de son époux.
L’histoire rapportée fin avril par la télévision publique grecque ANT1 a de quoi laisser bouche bée. Elle témoigne de la place grandissante prise par l’intelligence artificielle (IA) dans l’existence humaine depuis l’expansion accélérée de cette technologie il y a bientôt trois ans.
L’influence de ces systèmes est devenue si prégnante que même douze années de vie commune ponctuées par la naissance de deux enfants n’y résistent pas. Un homme s’est ainsi vu demander le divorce par son épouse sur recommandation de ChatGPT, l’outil d’IA générative développé par OpenAI, l’entreprise californienne.
À l’origine de ce que la présentatrice d’ANT1 décrit comme le premier divorce par « ITC » (pour Intelligence et Technologie de Communication) en Grèce, se trouve un jeu auquel les deux époux avaient accepté de participer : faire interpréter leurs fonds de tasse de café respectifs par l’intelligence artificielle.
Cette démarche s’apparente à la tasséographie, un art divinatoire traditionnel particulièrement répandu dans la culture méditerranéenne et étroitement lié au peuple rom, qui consiste à interpréter les motifs formés par le marc de café dans une tasse pour prédire l’avenir.
Une consultation divinatoire high-tech
La réponse de I’IA fut catégorique et dévastatrice. ChatGPT révèle en effet avoir « détecté » dans la tasse du mari l’indication d’un intérêt pour une jeune femme dont le prénom commencerait par la lettre « E ». Mieux, l’IA prédit à travers le marc de l’épouse prédisait que son mari la quitterait pour une femme dont le nom commençait par la même lettre.
La conséquence a été immédiate et sans appel puisque madame a fait renvoyer son mari du foyer conjugal sans même prendre le temps de confronter celui-ci à ces « révélations » ou de questionner la fiabilité d’une telle méthode.
C’est seulement quelques jours plus tard, que l’époux a été mis au courant par son avocat de la procédure de séparation engagée contre lui par sa femme.
Une absurdité numérique ?
Difficile de dire s’il en a été surpris, puisque d’après les témoignages qu’il a livrés à ANT1, sa femme est particulièrement « perméable aux modes qui se développent » et succombe « parfois à leurs influences ».
Il a également révélé que ce n’était pas la première fois que leur couple traversait une crise similaire : quelques années auparavant, les déclarations d’une voyante avaient déjà failli provoquer leur divorce. « Il m’avait fallu un an pour la convaincre que rien de tout cela n’était vrai », a-t-il confié.
Cette affaire rappelle de façon saisissante comment l’intelligence artificielle peut devenir pour certaines personnes une source d’autorité incontestable. Un nombre surprenant d’individus développe même des attachements émotionnels envers ces systèmes numériques, donnant naissance à ce que le journal Le Monde a récemment dans un reportage qualifié d' »e-relations ».