L’implant qui rend la lumière

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Un dispositif électronique, d’une finesse extrême comparable à un cheveu humain, a permis à des malades souffrant de dégénérescence maculaire liée à l’âge de retrouver la vue. Ce succès est d’autant plus remarquable qu’il concerne un nombre significatif de patients.

Pour les personnes touchées par la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), cette innovation représente une avancée majeure. Tant cette pathologie chronique de la rétine, affectant la macula — zone centrale responsable de la vision des détails —, complique considérablement l’autonomie au quotidien.

Des chercheurs ont tout récemment développé une technologie capable de contourner ce handicap. De quoi permettre de restaurer partiellement la capacité à percevoir formes et visages, bouleversant ainsi la vie des patients concernés.

Appelé « dispositif Prima », ce système associe une caméra miniaturisée intégrée à une paire de lunettes et un implant rétinien sans fil de 2 mm sur 2 mm placé dans l’œil. La caméra saisit les images et les transmet à l’implant, qui les transforme en impulsions électriques envoyées directement au cerveau via le nerf optique.

Des résultats spectaculaires

Les premiers résultats publiés dans le New England Journal of Medicine montrent que 84% des 32 patients souffrant de cette pathologie ont pu utiliser la vision prothétique chez eux et gagner en autonomie.

Les participants ont, en moyenne, progressé de 25 lettres à la lecture des tableaux d’examen, certains ayant même doublé leur score initial. Conçu à partir des recherches du professeur Daniel Palanker à Stanford et soutenu par Science Corporation, cet implant a permis à plus de 80% des bénéficiaires de se remettre à lire.

« C’est la première fois qu’une tentative de restauration de la vision obtient de tels résultats chez un grand nombre de patients« , a déclaré José-Alain Sahel, auteur principal de l’étude et directeur du département d’ophtalmologie de l’école de médecine de l’Université de Pittsburgh, cité par le Financial Times (FT).

Perspectives d’avenir et espoirs pour les patients

Frank Holz, chef du service d’ophtalmologie à l’hôpital universitaire de Bonn, ajoute : « cette étude confirme que, pour la première fois, nous pouvons restaurer la vision centrale fonctionnelle chez les patients aveuglés par l’atrophie géographique. L’implant représente un changement de paradigme dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge à un stade avancé« .

La dégénérescence maculaire liée à l’âge touche des millions de personnes à travers le globe, sa prévalence augmentant fortement avec l’avancée en âge. Dans les pays développés, elle constitue la principale cause de cécité légale après 50 ans, et ce risque croît de façon marquée au-delà de 65 ans. Face à cette réalité, l’enthousiasme suscité par l’innovation Prima est considérable.

Néanmoins, des incertitudes subsistent quant à la disponibilité et au coût de cette technologie de pointe, alors que Science Corporation attend la validation des autorités sanitaires avant une éventuelle diffusion à grande échelle.

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