Nouveau scandale à Force Ouvrière. Après la démission il y a quelques semaines de Pascal Pavageau à la suite de l’affaire de fichage illégal de responsables du syndicat, cette-fois ce sont les notes de frais de la direction qui sont pointés du doigt.
Bien loin de la majorité de ses militants, les cadres nationaux de FO n’ont pas le train de vie moyen des salariés du pays. C’est le journal Le Parisien qui a révélé l’affaire après avoir eu accès à de la documentation comptable interne. Les 13 responsables nationaux du bureau confédéral ont été remboursés de près de 400 000 euros de notes de frais en 2017. Cette année, Pascal Pavageau a récupéré
la somme de 50.836 euros (un peu moins en 2016 et plus de 30.000 en 2015).
L’ex-secrétaire général, Jean-Claude Mailly, a touché plus de 100.000 euros de salaire en 2017 soit 8.300 euros mensuel. Sa prime de retraite aurait atteint les 23.000 euros au printemps dernier.
Dans un communiqué, la direction confirme que le syndicat « prend en charge les transports, hébergements, repas associés en particulier aux nombreux déplacements auxquels sont contraints les secrétaires confédéraux » ainsi que « les frais liés à l’obligation d’une double résidence à Paris lorsque la famille demeure en province ».
Le message ne passe pas auprès des militants qui sont nombreux à être dégoutés et furieux par ces révélations. Un adhérent du syndicat explique être en colère : « On paie une carte syndicale à 140 euros pour que les autres s’engraissent ».
La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a déclaré qu’un syndicat « comme une entreprise (…) comme une collectivité territoriale se doit d’être transparent, équitable » ajoutant que « s’il y a des dérives, il faudra qu’elles soient corrigées ».