Cocktails Molotov, barricade incendiée et lacrymogènes…Samedi 31 août, de violents heurts entre policiers et manifestants pro-démocratie ont encore plongé Hong Kong dans le chaos. Les contestataires ont bravé les interdictions pour envahir à nouveau plusieurs quartiers, où se trouvent notamment le siège de l’exécutif et le Conseil législatif.
« Reprendre Hong Kong, la révolution de notre temps »
Samedi 31 août, de violents affrontements ont opposé les manifestants pro-démocratie et les policiers à Hong Kong, ex colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. Dès le début d’après-midi, des foules de protestataires vêtus de noir – la couleur emblématique du mouvement – se sont répandues dans les rues de plusieurs quartiers au cœur de la région semi-autonome. Pour les leaders du mouvement de contestation, dont Joshua Wong et Agnes Chow libérés sous caution, il fallait continuer le combat malgré les interdictions de l’exécutif et de Pékin. « Reprendre Hong Kong, la révolution de notre temps », scandaient-ils.
Les manifestants s’en prennent encore au LegCo
Calme au départ, la situation a dégénéré en fin d’après-midi quand un petit groupe de radicaux a commencé à jeter des pierres contre des policiers disposés autour du complexe abritant le Conseil législatif et le siège de l’exécutif hongkongais. Des manifestants pro-démocratie ont incendié dans la soirée une énorme barricade non loin du quartier général de la police de Hong Kong dans le quartier de Wanchai. Ils ont également réussi à enfoncer brièvement les barrières protégeant le LegCo, avant d’être promptement repoussés par les forces de l’ordre à grand renfort de lacrymogènes et de canons projetant un liquide bleu. Des médias locaux rapportent que ce colorant doit permettre d’identifier ensuite les suspects. Le LegCo avait été envahi et mis à sac le 1er juillet, jour du 22e anniversaire de la rétrocession de l’ex-colonie britannique.
Un peu plus tôt, un groupe a défilé près de la résidence de la cheffe de l’exécutif locale Carrie Lam. Cette personnalité concentre l’ire des manifestants pour ne pas avoir formellement retiré son projet de loi controversé sur les extraditions qui avait été l’élément déclencheur de la mobilisation, en juin dernier. Un autre groupe s’est retrouvé dans le quartier très commerçant de Causeway Bay, bondé comme tous les samedis.
Plus de 900 personnes déjà interpellées
Dans un communiqué diffusé samedi, la police a indiqué que « Des manifestants radicaux ont lancé des bombes incendiaires et corrosives » contre les agents de force de l’ordre. Elle a aussi parlé de « menace grave » pour tout le monde autour.
Hong Kong traverse depuis près de trois mois sa pire crise depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des actions quasi-quotidiennes qui ont parfois dégénéré. Plus de 900 personnes auraient déjà été interpellés depuis juin 2019.