Les enchères destinées à attribuer des fréquences mobiles 5G aux opérateurs télécoms français ont pris fin jeudi 1er octobre, avec quatre blocs pour Orange, le grand gagnant. L’Etat a pu empocher 2,8 milliards d’euros, au-dessus du plancher de 2,17 milliards fixé par les pouvoirs publics.
Initialement prévues en avril mais repoussées en raison de la pandémie de coronavirus, les enchères pour l’attribution des fréquences mobiles 5G ont pris fin jeudi 1er octobre, à l’issue de la troisième journée. Sur les 11 « blocs » mis en vente par l’Arcep, Orange a remporté quatre « blocs » (soit 90 MHz au total). SFR en a obtenu 3 (80 MHz), Bouygues Telecom 2 (70 MHz) et Free 2 (70 MHz). Un opérateur ne pouvait acquérir plus de 5 « blocs » et plus de 100 MHz. Avant ces enchères, les quatre opérateurs avaient déjà obtenu chacun un bloc de 50 mégahertz (MHz) dans la bande de fréquences allant de 3,4 à 3,8 gigahertz (GHz) sur le spectre électromagnétique, au prix fixe de 350 millions d’euros.
« Ce sont des enchères fructueuses »
Chaque bloc coûtait au minimum 70 millions d’euros au départ des enchères, le mardi 19 septembre 2020. Le prix final par bloc s’est élevé à 126 millions d’euros à l’issue de 17 tours d’enchères. L’Etat ayant déjà engrangé 1,4 milliard d’euros lors de l’attribution hors enchères de quatre blocs de 50 MHz, le montant total atteint près de 2,8 milliards d’euros, au-dessus du plancher de 2,17 milliards fixé par les pouvoirs publics.
La France a choisi de ne pas trop chauffer le portefeuille de ses opérateurs télécoms. A titre de comparaison, l’Allemagne a obtenu 6,55 milliards d’euros des enchères 5G, l’Italie 6,2 milliards d’euros. Tout de même « Ce sont des enchères fructueuses. Il faut saluer un engagement très fort des quatre opérateurs qui confirment leur volonté d’investir fortement en France. Il faut le saluer », a déclaré Sébastien Soriano, président de l’Arcep.
Les premiers services 5G disponibles en fin d’année
Cette enchère principale sera suivie d’une enchère de positionnement courant octobre, qui permettra aux opérateurs de choisir s’ils préfèrent se situer au centre de la bande ou à ses extrémités, plus susceptibles d’interférences avec d’autres services. Cette dernière étape devrait ouvrir la voie aux premières commercialisations de services 5G dans certaines villes françaises à la fin de l’année.
La France a pris du retard dans le déploiement de cette technologie déjà lancée dans une trentaine de 30 pays dans le monde, notamment l’Allemagne, la Chine, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne.