La prestigieuse revue britannique The Lancet, a indiqué mardi 2 février dans une étude indépendante que le vaccin russe anti-coronavirus était efficace à 91,6 % contre les cas symptomatiques de la maladie. C’est presqu’une revanche pour le pays de Poutine dont l’annonce du vaccin avait provoqué doute et scepticisme dans le monde.
C’est un retour par la grande porte, presqu’une gifle pour ses nombreux détracteurs. Spoutnik V dépasse les 90% d’efficacité contre le Covid-19, estime une étude révélée mardi par des scientifiques indépendants, dans la revue médicale The Lancet. Soit à peine moins que les champions dans le domaine : Pfizer-BioNTech et Moderna, tous les deux efficaces à 95 %. Ces résultats sont d’autant plus impressionnants qu’ils dépassent de loin l’efficacité d’AstraZeneca/Oxford évalué à 60% et pour lequel l’Union européenne et la Grande-Bretagne se livrent une bataille à fleuret moucheté sur fond d’acquisition de doses. The Lancet met cependant un bémol au vaccin russe dans son étude : il est impossible en l’état actuel des choses d’affirmer que Spoutnik V est efficace contre les formes asymptomatiques du virus.
Méfiance et appréhension
Baptisé du nom du premier satellite lancé dans l’espace par l’URSS, l’arrivée du vaccin russe de type vecteur viral et nécessitant deux doses pour chaque patient, avait été accueillie avec appréhension. Son annonce dès août 2020 avait été jugée prématurée par nombre de spécialistes. De plus, sa promotion à coups de superlatifs par Vladimir Poutine lui-même a pu être perçue comme de la propagande émanant d’un régime que les Occidentaux ne voient pas toujours d’un bon œil. D’ailleurs, l’Union européenne ne s’est pas jusqu’ici plus que ça montrer intéressée par ses doses. Le cas échéant, elle aurait pu en précommander comme ce fut le cas avec le vaccin AstraZeneca, en attendant l’homologation de la mise sur le marché par l’Agence européenne du médicament (EMA).
Mais la donne pourrait changer très vite pour Spoutnik V, à l’aune des données de The Lancet. Les autorités russes ont déposé depuis le 20 janvier dernier, une demande d’enregistrement de leur vaccin à l’EMA, avec des examens qui pourraient commencer ce mois-ci. Par ailleurs, l’Europe jusqu’ici peu séduite pourrait prochainement en acquérir des doses pour sa population une fois le vaccin homologué. C’est ce qu’ont notamment indiqué mardi Emmanuel Macron et Angela Merkel.
Des pays hors UE n’ont quant à eux, pas attendu une quelconque validation pour acquérir Spoutnik V. Des commandes se multiplient de la Biélorussie au Mexique, en passant par le Venezuela, l’Iran et même l’Algérie.