L’ancien Premier ministre revient au-devant de la scène à travers la publication ce mercredi 7 avril, d’un livre co-écrit avec son fidèle collaborateur Gilles Boyer sur les moments passés à Matignon. Une façon pour le maire de Havre de peser sur la prochaine présidentielle, au risque de faire frémir la Macronie.
Édouard Philippe est à nouveau sur toutes les lèvres ces derniers temps. L’ancien chef du gouvernement retourné à ses affaires au Havre depuis neuf mois et son départ de Matignon, occupe à nouveau la Une des journaux et autres plateaux de télévision. Le quinquagénaire fait la promotion d’« Impressions et lignes claires », livre qu’il publie aux éditions JCLattès avec Gilles Boyer. À travers cette œuvre libellée sous forme de récit, le maire de Havre revient sur les trois ans passés au poste de Premier ministre et les implications que cela suppose en termes de prise de décision. Il y livre également sa vision de la gestion du pouvoir au quotidien sous la Vème République.
2022 en ligne de mire
Mais l’homme garde également la présidentielle de 2022 en ligne de mire. Quand bien même la probabilité d’une candidature n’est pas pour l’heure à l’ordre du jour, Édouard Philippe reste un homme ambitieux. Le maire de Havre aime rester aux manettes et pour ce faire, il veut peser de tout son poids dans le débat en perspective du scrutin d’avril prochain. Et si l’intéressé a clamé sa loyauté à l’endroit du président de la République durant ses années à Matignon, il revendique sa liberté de ton et d’engagement. D’où la publication de ce livre qui signe la fin de l’épisode de Matignon et le début d’une nouvelle ère pour la personnalité politique préférée des Français.
Des craintes dans la majorité
Cette popularité, le natif de Rouen en est conscient. Il en joue même à souhait à travers ses différentes interventions médiatiques. Comme lorsqu’il refuse d’exclure une candidature face à Emmanuel Macron en avril prochain, ou encore lorsqu’il botte tout simplement en touche sur ses réels objectifs politiques à court terme. Autant de zone grise qui ne manque pas d’agacer les premiers cercles du pouvoir. Dans le rang de la majorité présidentielle, on le suspecte de vouloir contrecarrer les plans du chef de l’État sortant. Et ce ne sont pas les assurances du porte-parole du gouvernement sur la loyauté de l’ancien Premier ministre à Macron qui feront dissiper les craintes. Le patron de la Macronie accusé par le camp Hollande d’avoir manœuvré contre l’ex-président sera-t-il lui aussi victime d’un ancien proche collaborateur ?