Le Rassemblement national à la recherche du positionnement idéal

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Depuis la reprise en main du parti fondé par son père, Marine Le Pen tente de s’écarter de certaines positions potentiellement handicapantes pour sa marche vers l’Élysée. À quel point cela se traduit-il dans les programmes ?

Le Rassemblement national (RN) ne veut plus être perçu comme ce parti extrémiste, unique dans le paysage politique français. Depuis son accession à la présidence de l’ex-Front national (FN) en 2012, Marine Le Pen essaie de se débarrasser des habits d’épouvante de son parti, sans pour autant renier son idéologie. La manœuvre n’est pas simple. En témoigne la comparaison de certaines positions du parti de 2007 à ce jour.

Des constances

Au nombre des thèmes que la fille aura gardés de son père, figure l’immigration et la sécurité sur lesquels le positionnement reste immuable malgré les âges. Autant sur la suppression du droit du sol que sur la mise en place d’une présomption de légitime défense aux forces de l’ordre à majorité ancrées à l’extrême droite à l’aune de la prochaine présidentielle.

Les programmes de Jean-Marie et Marine Le Pen se rejoignent aussi sur des questions sociétales telles que : l’opposition à la PMA pour les couples de femmes et l’abrogation du mariage pour tous.

Des ruptures pas si évidentes

Pour apercevoir les signes d’un semblant de rupture entre le FN et le RN, il faut effeuiller les propositions programmatiques au plan économique. C’est ainsi que Marine Le Pen se veut désormais moins pourfendeuse de la doctrine de l’ultra-libéralisme que Jean-Marie. Elle est de fait favorable à la revalorisation du minimum vieillesse et à la hausse de l’allocation adulte handicapée (AAH). Relativement à l’âge de départ à la retraite, la députée du Pas-de-Calais le souhaite désormais à 60 ans quand son père le voulait plus tard, à 65 ans.

Cet infléchissement s’accompagne cependant d’un certain nombre de contradictions. S’écartant de sa ligne historique, le RN n’hésite plus à placer l’État au centre du jeu économique. Quitte à faire exploser la planche à billets et ainsi risquer des déséquilibres sur le budget. D’autant que l’essentiel de son programme offre peu de pistes permettant à l’État d’engranger des recettes.

Il s’agit pour la patronne de l’extrême droite française, à en croire certaines analyses, de s’ouvrir le plus possible à certains électeurs réfractaires à la rejoindre pour diverses raisons. Tant pis si certains virages relèvent plus de la démagogie, comme celui concernant l’UE qu’elle dit désormais renoncer à abandonner afin de la réformer de l’intérieur.

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