Les quatre premières rencontres de la Coupe du monde en cours en Qatar ont donné à lieu à 80 minutes environ de temps additionnel cumulé. Soit une moyenne de 20 minutes supplémentaires par match. Du jamais vu dans l’histoire de la compétition.
100 minutes et 18 secondes pour Qatar-Équateur, 102 minutes et 49 secondes lors Sénégal-Pays Bas, 104 minutes et 34 secondes pour Pays de Galles-États-Unis, 117 minutes et 16 secondes pour Angleterre-Iran. Les matchs du Mondial 2022 sont de plus en plus longs.
Et cela n’est pas pour gâcher le spectacle. Loin de là. Demandez aux Anglais Raheem Sterling et Jack Grealish qui ont marqué tous les deux à l’entame du temps additionnel (46e et 91e) pour leur équipe lors de sa large victoire contre les Iraniens (6-2), lundi 21 novembre. Sans compter que ces derniers ont pu réduire le score à la 103e grâce à leur buteur Taremi.
Honorer le temps de jeu effectif
Ces matchs à rallonge représentent néanmoins une nouveauté dans l’histoire de la Coupe du monde et du ballon rond plus généralement. Autant de rencontres n’avaient en effet jamais donné lieu à des temps additionnels aussi longs. Alors, comment expliquer cette nouvelle donne qui suscite des incompréhensions de la part de certains téléspectateurs ?
La réponse a été fournie par le président de la Commission des arbitres de la Fifa Pierluigi Collina, deux jours avant le début du tournoi. L’ancien arbitre international italien avait en effet indiqué vendredi 18 novembre à la presse qu’il y aurait assez de temps supplémentaires au cours des matchs afin d’honorer le temps de jeu effectif, en l’occurrence les 90 minutes.
« Ne soyons pas surpris de voir l’arbitre accorder sept ou huit minutes supplémentaires à chaque mi-temps, si c’est le temps perdu », avait-il prévenu.
Une tendance au gaspillage du temps
En cause, la tendance généralisée au gaspillage du temps notée lors des matchs ces dernières années dans les cinq grands championnats du foot européen. De 56 minutes et 43 secondes en 2013-2014, le temps de jeu moyen en Premier League (championnat d’élite anglaise) est ainsi passé à 55 minutes et 45 secondes cette saison, selon Opta.
La Bundesliga (championnat allemand) en est à 54 minutes 31 secondes, la Serie A (championnat italien) à 54 minutes 30 secondes, Liga (première division espagnole) à 54 minutes et 28 secondes et la Ligue 1 en France revendique 56 minutes et 19 secondes de jeu. Soit bien loin du temps qu’un match de football est censé durer en réalité.