Une machine à sous.

Initiatives culturelles : un propriétaire de bar italien remplace sa machine à sous par une bibliothèque

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Après avoir repris le bar familial il y a un an, un jeune entrepreneur italien a transformé la machine à sous de l’établissement par une bibliothèque. Objectif : instruire les clients tout en les empêchant de se ruiner inutilement.

« La dépendance au jeu est une maladie grave »

Maintenant il peut avoir la conscience tranquille. Après avoir repris à son oncle le bar familial Gentilini de Palazzuolo Sul Senio, il y a un an, Lorenzo a transformé la machine à sous de l’établissement en une bibliothèque. « Je ne voulais pas être complice de tout cela. Je ne voulais pas gâcher la vie de qui que ce soit. La dépendance au jeu est une maladie grave, qui touche non seulement les joueurs, mais également leur famille », explique le jeune entrepreneur de Palazzuolo (Florence). « Bien sûr, j’ai renoncé à une part importante des revenus provenant de la présence de la machine à sous qui auraient pu être utile, notamment pour une entreprise en démarrage comme la mienne. Mais je m’en fiche car le soir je m’endors la conscience tranquille », ajoute-t-il, alors que la pandémie de coronavirus frappe durement l’économie italienne.

Il reste convaincu d’avoir fait le bon choix car les machines à sous incitent les parieurs à se lancer dans une course frénétique : jouer, encore et encore, jusqu’à tout perdre.  Ce qui représente des pertes financières énormes. Selon l’agence des douanes et des monopoles (Agenzia delle Dogane e dei Monopoli), sur l’année 2017, les dépenses en jeux de hasard et de pareilles machines s’élevaient à 758 d’euros par habitant. « J’ai vu trop de gens se ruiner. Ceux qui ont perdu 500 euros en quelques heures. Ou encore, d’autres qui, une fois sans argent, ont fait venir un ami, pour ne pas perdre le temps investi, et aller, entre-temps, retirer de l’argent au guichet automatique pour continuer à jouer. », déplore Lorenzo.

Une cinquantaine de livres déjà disponibles

Le jeune homme de 31 ans dit avoir installé des étagères, des tables et des chaises pour permettre aux clients de lire en toute tranquillité, en buvant un café. Il a d’abord placé « les premiers livres qu’[il] a ramenés de chez [lui]. Puis la population locale, touchée par l’initiative, a donné d’autres œuvres. Actuellement, la petite bibliothèque de Gentilini compte une cinquantaine de titres. Parmi eux, des thrillers de Carlo Lucarelli, des livres d’aventures, de fantasy, et de nombreux romans. La Divine Comédie de Dante Alighieri a sa place et le livre favori de Lorenzo : L’homme qui a parlé aux loups de Shaun Ellis. « Bien que ce soit mon préféré, j’ai décidé de le donner pour que tout le monde puisse le lire », confie le jeune patron.

Cette expérience de bar-librairie totalement improvisée a conquis toute sa ville, incitant les gens à reprendre le chemin de la bibliothèque. Certains, parmi les plus assidus, ont même retrouvé le marque-page de la lecture qu’ils avaient en cours avant le coronavirus

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