Des scientifiques d’universités américaines, anglaise et suisse ont fondé la semaine dernière la « Origins Federation » (Fédération des Origines). Derrière ce nom qui fait penser à une alliance interstellaire se trouve la quête de l’humanité pour découvrir les origines de la vie dans l’univers.
Depuis toujours, l’humanité se pose des questions sur l’origine de la vie dans l’Univers. Elle contemple les manifestations de la vie, sans vraiment parvenir à percer son mystère ou à en comprendre pleinement les aspects fondamentaux. Et cela malgré les progrès technologiques immenses réalisés à ce jour.
Une initiative du co-découvreur de la première exoplanète connue
Dans les années 1990, le professeur Didier Queloz, qui dirige aujourd’hui le Centre Leverhulme pour la vie dans l’univers à Cambridge et le Centre pour l’origine et la prévalence de la vie de l’ETH Zurich, a fait un premier pas vers la compréhension des manifestations. Il a co-découvert la toute première exoplanète connue. Une exoplanète est une planète en orbite autour d’une étoile autre que notre Soleil.
Moins de 30 ans après sa découverte, les astronomes ont identifié plus de 5 000 exoplanètes grâce notamment au télescope spatial James Webb. Aujourd’hui on estime qu’il en existe des milliers de milliards dans notre Voie lactée. Et chacune d’elles pose plus de questions sur la vie qu’elle n’apporte de réponse.
Explorer les conditions environnementales favorables à la vie
Pour avancer sur le sujet, Didier Queloz s’associe au chimiste et lauréat du prix Nobel Jack Szostak et à l’astronome Dimitar Sasselov pour créer la « Origins Federation » ou « Fédération des Origines ». Cette alliance internationale rassemble des chercheurs travaillant sur les origines de a vie dans l’univers. Ils sont issus de l’ETH Zurich (Suisse), de l’Université de Cambridge (Royaume Uni), de l’Université de Harvard et de l’Université de Chicago (Etats Unis). Ensemble, ces scientifiques exploreront les processus chimiques et physiques des organismes vivants ainsi que les conditions environnementales favorables à l’émergence de la vie sur d’autres planètes.
Traquer les biosignatures dans l’espace
Ils travailleront notamment sur les biosignatures. C’est-à-dire des fossiles chimiques ou moléculaires pouvant se trouvant dans le sol ou un gaz accumulé dans l’atmosphère. Ces substances fournissent des preuves scientifiques de la vie passée ou présente. Elles peuvent révéler si l’origine de la vie et son évolution sur Terre relèvent du hasard ou font partie de la nature universelle de l’univers. Les chercheurs vont également explorer la façon dont la vie microbienne a évolué sur notre planète il y a 4 milliards d’années. En ce temps, l’atmosphère était sans oxygène et saturée en méthane.
Possibilité de détecter une vie extraterrestre d’ici vingt ans
Dr Emily Mitchell, du département de zoologie de Cambridge, pense que là où il y a de l’oxygène, de l’eau et du méthane, il y a définitivement la vie. Cette voyageuse dans le temps utilise le balayage laser et l’écologie statistique sur des fossiles vieux de 580 millions d’années pour identifier les facteurs déterminants dans le développement de la vie sur Terre. Elle est convaincue que les télescopes modernes peuvent détecter les biosignatures et une vie extraterrestre sur des milliers de planètes au cours des deux prochaines décennies.