Le sommet du G20, la réunion des 20 pays les plus puissants du monde, a pris fin ce dimanche 10 septembre à New Delhi. Au menu des discussions notamment le climat et l’accord céréalier entre la Russie et l’Ukraine. La rencontre a également été marquée par l’intégration de l’Union Africaine (UA).
Le sommet du G20 a eu lieu ce weekend (du samedi 9 au dimanche 10 septembre) à New Delhi, en Inde. Il a réuni les 20 pays les plus puissants du monde, parmi lesquels les Etats Unis, le Brésil, le Canada, l’Inde, l’Allemagne, l’Argentine, la Chine et la Russie. Ces deux derniers Etats ont préféré envoyer leur chef de la diplomatie et leur premier ministre. Si Pékin n’a donné aucune explication de l’absence de Xi Jinping, Vladimir Poutine, lui, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes de guerre en Ukraine.
Aucune condamnation de l’invasion russe en Ukraine
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a fait tout son possible pour ne pas que la question ukrainienne sape les discussions de ce sommet du G20. Sans surprise donc, la déclaration finale ne critique pas Moscou et ne fait aucune mention explicite d’une agression russe en Ukraine, comme ce fut le cas en 2022 au sommet de Bali (Indonésie).
Toutefois, elle dénonce l’emploi de la force pour obtenir des gains territoriaux. « Nous n’avons aucun intérêt à ce que le G20 soit divisé. Nous avons besoin de paix et de coopération au lieu de conflits », a fait valoir Lula da Silva.
Kiev pas content de la déclaration finale
Le président brésilien a qualifié le sommet de « réussi », tandis que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a parlé de « succès ». Evidemment, l’Ukraine, qui attendait une avalanche de condamnations de l’invasion russe, n’a pas la même appréciation.
Par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, le pays a déclaré que « le G20 n’a pas de quoi être fier » de sa déclaration finale. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, lui, a pensé à l’exportation des céréales ukrainiennes. Il a appelé à ne pas marginaliser la Russie dans les prochains pourparlers.
Pas de sortie des énergies fossiles
Outre l’Ukraine, le sommet du G20 a abordé la question du climat. Le président français Emmanuel Macron a alerté sur la nécessité de fixer des objectifs plus ambitieux, notamment sur la sortie du pétrole. Mais le sujet a divisé les participants, alors que 2023 pourrait devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée par l’Humanité.
Ainsi, la déclaration finale n’a pas appelé à une sortie des énergies fossiles. C’est un échec cuisant quand on sait que les pays du G20 représentent 85 % du PIB mondial et sont responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Seul point positif, le sommet a soutenu pour la première fois l’objectif de tripler les renouvelables d’ici à 2030.
Entrée officielle de l’Afrique au G20
Par ailleurs, le G20 a officiellement intégré l’Union Africaine (UA), qui totalise 3 000 milliards de dollars de PIB. Cette entrée du continent africain dans l’organisation économique lui permettra de porter plus haut sa voix (jusqu’alors seulement portée par l’Afrique du Sud) et d’obtenir plus de visibilité afin d’accélérer sa croissance.
A l’issue des discussions de dimanche, Narendra Modi a transmis symboliquement à Lula da Silva le maillet de la présidence tournante du G20. Le Brésil accueillera le prochain sommet à Rio de Janeiro, en novembre 2024. Pour ce rendez-vous, le président brésilien a rassuré Vladimir Poutine qu’il pourra y venir, sans craindre d’être arrêté.