Non, il ne s’agit pas d’un vaste projet d’attentats sur les écoles du Mali. Mais d’un danger plus sournois : le manque d’éduction d’une importante partie de la jeunesse malienne. Cette injustice pourrait amputer le pays de son capital humain et freiner son développement. Aliou Diallo, à l’origine de la fondation Maliba, interpelle sur ce danger.
Alors que le Mali se bat avec acharnement pour recouvrer l’intégralité de son territoire et gagner sa souveraineté totale, une menace le guette dans les lignes arrière. A savoir la régression de son éducation nationale. En effet, depuis plusieurs années, le taux de déscolarisation et de non-scolarisation ne cesse d’augmenter dans le pays. Pour l’année scolaire 2023-2024, débuté le 2 octobre dernier, plus d’un million d’enfants ont été laissés sur le quai. Soit près de 20% des élèves que compte le Mali.
Intensification des combats dans le nord et le centre
Cette situation est en grande partie due à la guerre dans le centre et le nord du territoire. Si le conflit dure depuis plus de dix ans, il a pris de l’intensité ces dernières semaines. Certains groupes rebelles et les FAMA s’affrontent dans et autour de villes comme Tessalit, Kidal et Ber. A côté, les terroristes multiplient les attaques.
Le Mali face à la crise économique et aux sanctions
Les combats en cours ont augmenté le nombre de réfugiés au Mali et hors du pays (au Niger notamment). Parmi ceux qui fuient se trouvent de nombreux enfants, pour qui la possibilité d’un retour à l’école s’éloigne. L’Unicef propose des alternatives, avec des cours à distance. Mais tout le monde n’a pas les moyens pour s’offrir des supports digitaux. Outre la guerre, les enfants du Mali subissent les conséquences de la crise économique. Leur pays, déjà sous assistance internationale, s’est vu imposer des sanctions sévères après la prise du pouvoir par les militaires.
Ne jamais priver la jeunesse d’aller à l’école
La guerre et les sanctions internationales ont accentué la pauvreté au Mali. Des milliers de parents n’arrivent plus à scolariser leurs enfants, ni à leur payer des fournitures. Face à cette situation déplorable, des fils et filles du Mali se mobilisent. A l’instar d’Aliou Diallo, homme d’affaires et politique malien. Dans un message publié le jour de la rentrée des classes, il supplie les autorités de ne jamais accepter qu’une importante frange de la jeunesse soit privée d’école, le lieu où s’acquièrent le savoir, les bons repères et les principes.
La fondation Maliba, acteur de l’éducation nationale
« Les cadres de demain sortiront de nos écoles. Faisons en sorte que l’éducation de nos enfants soit une priorité parmi les priorités », a lancé le PDG d’Hydroma. Ce philanthrope est assez bien placé pour appeler au sauvetage de l’école malienne, lui dont la fondation Maliba œuvre depuis plusieurs années au rayonnement de l’éducation nationale. En effet, cette organisation réhabilite et construit des salles de classes, octroie des bourses d’études pour l’étranger et distribue des kits scolaires à chaque rentrée. Son président n’a pas hésité à puiser dans ses ressources financières pour payer les salaires de certains enseignants.
De la nécessité de mettre en place une véritable politique
Mais ces actions ne suffiront pas à sauver l’école malienne. Et Aliou Diallo le sait. Il faut mettre en place une véritable politique nationale. Mais le chef de file du parti ADP-Maliba a déjà préparé un plan Marshall pour cela, dans le cadre de la prochaine élection présidentielle. Aliou Diallo prévoit de construire des écoles et universités modernes dans tout le pays. Mieux, l’ex député de Kayes envisage de financier massivement l’entrepreneuriat pour sortir la jeunesse du chômage, du banditisme et de l’émigration clandestine. Mais le chemin reste encore long.