Après la victoire du RN dimanche aux européennes, c’est la panique dans le camp présidentiel. Bruno Le Maire, notamment, appelle les chefs d’entreprise à prendre des positions politiques claires. S’il ne leur dit pas ouvertement de voter Renaissance aux législatives anticipées, le patron de Bercy souhaite un sursaut contre l’extrême droite pour, dit-il, sauver l’économie.
Le Rassemblement National (RN) est sorti vainqueur dimanche des élections européennes en France. Sous la houlette de Jordan Bardella, il a recueilli 31,37 % des suffrages exprimés. Ce qui lui permet de gagner 30 sièges au Parlement européen sur les 81 accordés à la France. Valérie Hayer (Renaissance) et Raphaël Glucksmann (Parti socialiste) arrivent loin derrière avec respectivement 14,6 % et 13,83 % des votes.
L’extrême droite, c’est l’appauvrissement pour Macron
Bien qu’annoncée par les sondages depuis plusieurs semaines, la victoire du RN a provoqué la stupeur générale. Certains français s’inquiètent d’une poussée du racisme, tandis que d’autres s’alarment d’un possible recul démocratique. Pour Emmanuel Macron, « l’extrême droite, c’est à la fois l’appauvrissement des Français et le déclassement de notre pays ».
Bruno Le Maire s’inquiète pour l’économie française
Face à la déroute de son parti aux européennes, le président français a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation des législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains. Cette décision ne plaît pas à beaucoup de Français. Elle serait une occasion en or pour le RN de s’emparer du pouvoir et de renverser la table. Bruno Le Maire, lui, s’inquiète pour son économie.
Chefs d’entreprises, artisans, commerçants, indépendants, tous unis !
Le patron de Bercy a appelé les entreprises à prendre position en dénonçant les conséquences potentielles du programme du parti d’extrême droite qu’il qualifie de « marxiste ». Le ministre de l’Economie et des Finances s’adresse à tous les acteurs économiques : chefs d’entreprises, artisans, commerçants, indépendants. Il veut s’avoir ce qu’ils pensent de la politique économique du parti de Marine Le Pen, qui ferait courir le risque d’une hausse de la dette.
Bruno Le Maire rappelle tout ce qu’il a fait pour les entreprises
Selon Bruno Le Maire, qui doit sûrement craindre pour son poste plus que l’avenir de la France, le monde économique ferait mieux de se positionner (entendons en faveur de Renaissance). « Si ce programme là passe (celui du RN), on ferme nos usines et on supprime des emplois », avertit-il. Comme s’il trouvait les chefs d’entreprise et les industriels un peu ingrats, le ministre leur a rappelé qu’il a « baissé l’impôt sur les sociétés » et « supprimé les impôts de production ».
Mais le Medef ne donne pas de consignes de vote
Ces mesures auraient permis de rendre la France plus compétitive face à l’Allemagne. En particulier grâce à la réouverture « des usines de voitures, des usines d’avions, des usines de batteries électriques ». Malheureusement son effarement n’est pas contagieux. Le patronat semble plutôt serein. Jusqu’ici, Patrick Martin refuse de donner une consigne de vote, même s’il dit soutenir les « partis pro-européens ». Le président du Medef a dit rejeter « tout ce qui pourrait conduire notre pays à se replier sur lui-même » car cela « serait préjudiciable à nos entreprises ».