À seulement 25 ans, le joueur portugais est déjà passé par trois des plus grands clubs européens, sans jamais vraiment s’y imposer dans la durée. Il semble pourtant susciter autant d’admiration que lors de son éclosion il y a bientôt six ans.
À son âge, João Félix devrait être en train d’entrer dans ses années de pointes, le « prime » comme le veut le jargon footballistique consacré. Au lieu de cela, il se fait balader de club en club.
L’international portugais est depuis ce mercato d’hiver, transféré au Milan AC dans le cadre d’un prêt de six mois jusqu’à la fin de la saison en cours, quelques mois seulement après avoir rejoint Chelsea en provenance d’Atletico Madrid, contre 52 millions d’euros en août 2024.
Un mouvement qui a succédé à un an de prêt au FC Barcelone (septembre 2023 à juin 2024). Au total, le joueur sous contrat avec les Blues de Chelsea jusqu’en 2031 aura connu quatre clubs dans trois championnats distincts (Liga, Premier League et Serie A) depuis sa révélation en 2019 sous les maillots du Benfica Lisbonne, dans son pays natal.
Une malédiction du transfert record ?
Il n’avait alors que 19 ans et venait à peine de débarquer dans l’équipe première du club benfiquiste.
Un transfert à 127 millions d’euros d’après Transfermarkt, qui en avait alors fait le cinquième transfert le plus cher de l’histoire du ballon rond à l’époque, derrière Neymar (du FC Barcelone vers le Paris Saint-Germain), Kylian Mbappé (de l’AS Monaco vers le Paris Saint-Germain, Philippe Coutinho (de Liverpool au FC Barcelone) et Ousmane Dembélé (du Borussia Dortmund au FC Barcelone).
Cette étiquette de « joueur le plus cher » se serait-elle transformée en fardeau sur ses épaules ? Rien n’est moins sûr. Le monde du football est en tout cas rempli de jeunes pousses trop vite fanées à force d’avoir été précocement exposées à la lumière du jour.
Un talent d’exception malgré tout
À Madrid, son style élégant et créatif s’est heurté à la rigueur tactique de Diego Simeone, entraîneur réputé pour sa vision défensive du football. Les prêts successifs à Chelsea puis au FC Barcelone n’ont pas permis au Portugais de retrouver la magie de ses débuts.
Lui que certains comparaient volontiers à la légende néerlandaise Johan Cruyff à son éclosion. Désormais à l’AC Milan, Félix cherche encore sa place dans le football européen, tel un artiste en quête de sa toile idéale.
Si l’entame de son séjour chez les Italiens se révèle positive, rien ne peut jurer de ce qu’il adviendra de lui dans six mois. Selon le journaliste Jack Lang du site internet The Athletic, l’histoire de João Félix fait resurgir une question : dans un football toujours plus codifié et standardisé, reste-t-il encore de la place pour les artistes ?