Au Parti socialiste, la fronde anti-Faure s’organise

France Politique Une

Une coalition d’opposants internes s’organise pour contester le leadership du premier secrétaire du parti qui ambitionne de fédérer la gauche, au prochain congrès.

Les carottes seraient-elles déjà cuites pour Olivier Faure ? Le chef de file du Parti socialiste, candidat à sa succession, voit en effet ses opposants resserrer les rangs à deux mois d’un congrès perçu comme une étape décisive pour l’avenir du parti.

Pour ce rassemblement prévu en juin prochain, une jonction des forces se met en place afin de retirer le flambeau à celui qui dirige les destinées du parti à la rose depuis 2018. Parmi les meneurs de cette offensive figurent Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy, respectivement maires de Rouen et de Vaulx-en-Velin.

Renforcés par le ralliement de Philippe Brun, député de l’Eure et ancien proche de Faure, ces derniers ont décidé de fusionner leurs courants respectifs dans le cadre d’un front uni, terme qui a souvent fait défaut aux ambitions du PS, un parti désormais à vau-l’eau selon ses détracteurs.

La déclaration présentée vendredi 11 avril par cette coalition qui en appelle à une « gauche renouvelée » est soutenue par une quarantaine de signataires, dont des personnalités influentes comme le député Jérôme Guedj, la trésorière du PS Fatima Yadani, le président du groupe PS au Sénat Patrick Kanner, ou encore le maire de Montpellier Michaël Delafosse.

« La moitié du parti »

De quoi représenter la moitié du parti, d’après l’ex-député Patrick Mennucci, cité par Le Monde, et ainsi constituer le premier bloc devant le premier secrétaire sortant. Les acteurs appellent également « Unir », la contribution déposée par Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, à rejoindre leur mouvement.

Une manœuvre destinée à isoler davantage Olivier Faure. Celui-ci qui dispose encore d’une certaine assise en raison de sa longévité à la tête du parti – seuls Mitterrand, Jospin et Hollande ont régné plus longtemps – voit peu à peu le sol se dérober sous ses pieds.

D’autant que la candidature de Boris Vallaud n’est pas à prendre à la légère. Même si le député des Landes préfère pour l’heure se poser en rassembleur. Le Monde le décrit d’ailleurs en « faiseur de roi » potentiel.

Une vision « sincèrement républicaine »

Le texte fondateur de la nouvelle alliance dessine les contours d’une gauche qualifiée de « sincèrement républicaine », « laïque, féministe, universaliste », qui refuse « la brutalisation du débat public ».

Les signataires rejettent clairement « toute alliance » avec « le populisme » et quiconque « alimente la haine antisémite », un message qui marque une rupture nette avec La France insoumise (LFI).

Ils prônent « une gauche populaire qui réunifie la France, celle des tours et des bourgs », un objectif cher à Philippe Brun désireux d’octroyer des investitures à des ouvriers et employés pour reconquérir l’électorat des zones périphériques gagnées par le Rassemblement national.

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