L’ancien chef de l’État français devrait faire sa première apparition publique depuis trois mois et sa condamnation à de la prison sous bracelet électronique, la semaine prochaine. La conséquence directe de son admission au régime de libération conditionnelle.
« J’ai décidé de mettre entre parenthèses mes activités publiques d’ancien président, et de renoncer à toute expression médiatique », annonçait Nicolas Sarkozy, le 8 février dernier au lendemain de sa condamnation définitive (trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme sous surveillance électronique) dans l’affaire dite Bismuth.
Peu de monde croyait cependant à une diète médiatique de la part de ce personnage qui n’aime rien tant que le fait d’être sous les projecteurs. La preuve, son retour public se profile déjà. D’après les informations du journal Le Parisien, l’ancien président de la République française devrait faire une réapparition publique, mardi 20 mai prochain à Villiers-sur-Marne.
Il devrait même y prononcer une allocution en hommage à Aurélie Fouquet, policière municipale tragiquement tuée il y a quinze ans dans l’exercice de ses fonctions par des braqueurs lors d’une fusillade.
Touchée à la tête, cette femme alors âgée de 26 ans seulement a succombé à ses blessures quelques heures plus tard dans ce qui représente à ce jour, le premier drame impliquant une policière municipale en France.
« Un sujet d’engagement »
« La mort d’Aurélie Fouquet est un sujet d’engagement pour lui depuis toujours », indique-t-on dans l’entourage de Sarkozy au Parisien dans le but de justifier ce déplacement initié par une invitation de la mairie.
Le quotidien francilien précise d’ailleurs que l’ancien locataire de l’Élysée avait déjà participé à un événement similaire cinq ans après le drame.
La présence attendue sur les lieux du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, fraîchement élu à la tête des Républicains, parti sur lequel Nicolas Sarkozy maintient une certaine influence, devrait ajouter un cachet politique supplémentaire à l’événement.
Malgré quelques frictions par le passé, les deux hommes entretiennent désormais une relation somme toute cordiale, l’actuel locataire de la place Beauvau ayant apporté son soutien à son prédécesseur au lendemain de sa condamnation.
Profiter des « largesses » de la loi
Le retour de Nicolas Sarkozy sur la scène publique intervient après son admission au régime de la libération conditionnelle, bénéfice qu’il a pu solliciter avant d’avoir purgé la moitié de sa peine en raison de son âge (70 ans).
Débarrassé de son bracelet électronique depuis le mercredi 14 mai, le prédécesseur de François Hollande au pouvoir est désormais libre de ses mouvements, mais sous certaines obligations.
Il doit en effet demander l’autorisation préalable du juge d’application des peines (JAP) pour tout déplacement de plus de 15 jours et pour tout voyage à l’étranger. Il lui est également fait obligation de répondre aux convocations du JAP, et de recevoir les visites du service pénitentiaire d’insertion et de probation.