Football : Arsenal embarrassé par l’affaire Thomas Partey

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Les accusations de crimes sexuels portées contre l’international ghanéen mettent son ancien club sous pression, l’opinion publique lui reprochant d’avoir maintenu le joueur en activité pendant les trois années qu’a duré l’enquête.

Arsenal a-t-il tenté de couvrir Thomas Partey ? La question mérite d’être posée à la lumière des accusations dont le joueur fait désormais l’objet. Le vendredi 4 juillet dernier, la justice britannique, via le Crown Prosecution Service (CPS), a inculpé l’international ghanéen de cinq chefs d’accusation de viol et d’une agression sexuelle.

Ces accusations portent sur des incidents impliquant trois femmes différentes entre 2021 et 2022. Les victimes présumées avaient saisi la justice pour la première fois en mars 2022, avant l’arrestation de Partey en juillet de la même année.

Entre-temps, le joueur s’est montré coopératif dans le cadre de l’enquête menée par les autorités, bénéficiant d’une liberté sous caution. Le hic : il a continué d’évoluer avec Arsenal pendant toute cette période.

De quoi soulever des questions troublantes sur la manière dont le football professionnel traite les allégations de crimes sexuels et sur les responsabilités des clubs face à de telles accusations.

Arsenal sur la sellette

Malgré leur connaissance de l’enquête en cours, les dirigeants du club du nord de Londres ont en effet maintenu Partey dans l’équipe première et ont même tenté jusqu’en avril dernier de le prolonger, avant de le laisser partir libre le 30 juin, faut d’accord.

Une telle gestion provoque la colère de plusieurs groupes de supporters, notamment Arsenal Supporters Against Sexual Violence (ASASV), qui milite pour la suspension automatique de tout joueur faisant l’objet d’accusations aussi graves.

Le groupe s’est dit « dévasté et honteux » de la position du club dans un communiqué rapporté par The Athletic, estimant que maintenir de tels joueurs en activité envoie un message déplorable.

« Le joueur aurait dû être suspendu pendant que son club de football et la Fédération de football enquêtaient sur les allégations, sans aucune perspective de reprendre son travail jusqu’à ce que les enquêtes soient conclues« , a déclaré Dino Nocivelli, associé du cabinet juridique Leigh Day, au Telegraph.

Un système en faillite ?

Il faut souligner que rien ne contraignait légalement Arsenal à continuer d’employer un joueur hautement rémunéré, alors même que ce dernier faisait l’objet d’une enquête pour des faits d’autant qu’il nie toutes les accusations.

D’après The Telegraph, la FA (Fédération anglaise) a reçu une plainte concernant le joueur en 2022, mais a conclu que Partey ne représentait pas « un risque de préjudice pour les enfants ou les adultes vulnérables dans le football ».

En suspendant Thomas Partey, le club prenait le risque de s’exposer à des poursuites judiciaires au cas où les allégations se révéleraient infondées.

« Moralement et émotionnellement, je trouve difficile d’accepter la façon dont Arsenal a abordé cette situation. Même si vous avancez l’argument que le club était méfiant des ramifications légales de suspendre Partey, que peut-on alors penser de leur désir apparent de prolonger son contrat au-delà de cet été ? », s’interroge Sarah Shephard de The Athletic.

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