Candidat hors-système de la présidentielle malienne, l’entrepreneur Aliou Diallo veut se faire le porte-parole du « Mali profond » qui veut reprendre la parole et le pouvoir après des décennies d’abandon et de résignation. Une candidature en dehors des appareils politiques traditionnels qui veut s’adresser à la majorité silencieuse.
« Le Mali profond est longtemps resté silencieux mais, aujourd’hui, il n’en peut plus de vivre dans la misère, sans aucune perspective d’avenir. Il est à bout de souffle et a soif de changement », a déclaré Aliou Diallo suite aux violences observées ces derniers jours à Kenieba.
Cette petite ville du sud-ouest malien a été le théâtre depuis le début de la semaine de manifestations violentes ayant causé la mort d’un homme et fait de nombreux blessés. Les manifestants ont également incendié plusieurs bâtiments publics, dont la préfecture, pour dénoncer l’opacité du recrutement dans une mine d’or des environs, dont les jeunes de Kenieba auraient été exclus au profit de personnes mieux connectées.
Une situation qui illustre un certain nombre de problématiques mises en avant par Aliou Diallo au cours de sa campagne, axée sur la lutte contre la corruption et le clientélisme, et le développement économique pour lutter contre le chômage de masse qui frappe en premier lieu la jeunesse malienne. Un constat et un sentiment de frustration qui ne justifient toutefois pas, selon Aliou Diallo, le recours à la violence.
« La violence est malheureusement trop souvent l’arme du désespoir mais elle est toujours inutile et injustifiable », a-t-il précisé avant de proposer des solutions plus efficaces pour bâtir un avenir de prospérité à une jeunesse malienne désemparée.
« En lieu et place de la violence, faisons plutôt usage de notre droit de vote pour mettre un terme à la gestion calamiteuse du pays. C’est elle qui est en cause. Mais la violence, cet extrême dévastateur est contre-productif. C’est en se reliant ensemble, en joignant les forces de chacun que nous pourrons faire grandir notre Mali de nouveau », a indiqué M. Diallo.
Et le candidat de conclure en lançant un appel à ses concitoyens et en donnant rendez-vous le jour de l’élection présidentielle. « Je vous lance un appel solennel: ne tombez pas dans le spectre infernal de la violence. La fin de ce régime ne tient plus qu’à une date: le 29 juillet 2018. Le changement que nous recherchons est à portée de main. Maintenons simplement notre dynamique de l’alternance et du changement. Travaillons à ce que nos voix soient entendues et prises en compte lors de la présidentielle à venir ».