Alors que les conservateurs sont réunis à Manchester pour le congrès des Tories, une journaliste britannique accuse Boris Johnson d’attouchement. L’agression se serait déroulée en 1999, peu de temps après que Boris Johnson soit devenu le rédacteur en chef du journal où elle travaillait.
« Sous la table, je sens la main de Johnson sur ma cuisse »
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, le champion du Brexit, doit faire face à une grave accusation, alors que les conservateurs sont réunis à Manchester jusqu’à mercredi, pour le congrès des Tories. Une journaliste britannique, bien établie dans la place londonienne, l’accuse d’avoir caressé avec insistance sa cuisse, il y a vingt ans. Charlotte Edwardes a raconté que l’incident avait eu lieu lors d’un déjeuner dans les bureaux du magazine conservateur The Spectator, à Londres, peu de temps après que Boris Johnson en soit devenu le rédacteur en chef en 1999. « Sous la table, je sens la main de Johnson sur ma cuisse. Il la serre. Sa main est en haut de ma jambe et il a assez de chair sous ses doigts pour que je me redresse soudainement », a-t-elle décrit dans un article publié dans le Sunday Times à l’occasion des deux ans du mouvement #MeToo. Un mouvement mondial qui avait libéré la parole des femmes victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles. La plus grosse affaire, également catalyseur, fut celle du producteur Harvey Weinstein.
Cette femme est-elle digne de confiance ?
Une autre jeune femme assise aux côtés de Boris Johnson lors de ce déjeuner arrosé aurait subi la même manouvre, selon la journaliste…Boris Johnson serait-il allé aussi loin, jusqu’à agresser sexuellement deux femmes à la fois autour d’une même table ? Le ministre de la Santé Matt Hancock, candidat malheureux contre Boris Johnson à la présidence du Parti conservateur en juillet dernier, a estimé sur Channel 4 que la journaliste était « digne de confiance ». L’ex-conservatrice Justine Greening, désormais indépendante, a elle aussi jugé les accusations « profondément inquiétantes ». Mais le Premier ministre lui-même a démenti lors d’une interview télévisée, refusant de commenter davantage.
Boris Johnson, un féministe…
A Manchester, où les conservateurs sont réunis jusqu’à mercredi, la révélation divise, mais le champion du Brexit est largement soutenu. Plusieurs femmes ont ainsi pris sa défense. C’est le cas de l’ex-ministre de la Défense Penny Mordaunt pour qui le dirigeant de 55 ans est « une personne bien ». Il serait même « un féministe » si l’on en croit la députée Rachel Maclean. Elle en veut pour preuve son engagement contre les mutilations génitales féminines. Fleur Butler, président de l’association des femmes conservatrices, a également défendu Boris Johnson auprès de l’AFP. « Le monde était différent » il y a vingt ans, souligne-t-elle. Avant de nuancer : « Il est toutefois très important que le parti dise que nous n’acceptons plus ce type de comportement ».
Signe de la gravité des accusations, un porte-parole de Downing Street a farouchement nié, dans une réaction dérogeant à la ligne de ne jamais commenter la vie privée du dirigeant. Apparemment Boris Johnson est assez soutenu pour éviter le sort de Michael Fallon en 2017. L’ex ministre de la Défense avait dû démissionner après avoir été accusé d’avoir posé une main sur le genou d’une journaliste lors d’un dîner en 2002.
Connu pour ses infidélités
Si certains donnent foi en l’accusation de la journaliste, c’est en partie parce que le Premier ministre britannique n’est pas un exemple en matière de « relation amoureuse ». Il est connu pour ses infidélités. En raison de cette « inclination », il a été marié deux fois et s’est séparé en 2018 de Marina Wheeler, avec laquelle il a eu quatre enfants et partagé 26 ans de vie commune. En 2009, il aurait eu un cinquième enfant d’une liaison extraconjugale. Il est aujourd’hui en couple avec Carrie Symonds, une spécialiste en communication de 24 ans sa cadette