Cinq jours après l’énorme explosion qui a fait une centaine de morts à Beyrouth, la communauté internationale a pu récolter dimanche 252,7 millions d’euros pour le Liban. Cette aide devait être coordonnée sous l’égide des Nations unies et fournie directement à la population libanaise.
Cinq jours après la terrible explosion qui a ravagé Beyrouth, la communauté internationale, réunie autour de l’ONU et de Macron, a pu récolter dimanche 252,7 millions d’euros d’aide immédiate ou à brève échéance pour le Liban. Cette aide servira exactement à porter secours aux victimes de l’énorme déflagration du 4 août qui a fait au moins 158 morts, 6000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abri mardi.
Cet argent a été décaissé lors d’une visioconférence des donateurs le dimanche après-midi. Les participants ont convenu que leur aide devait « être bien coordonnée sous l’égide des Nations unies et fournie directement à la population libanaise, avec le maximum d’efficacité et de transparence ». Le communiqué final ne fait pas mystère de la défiance des donateurs envers la classe politique libanaise, détestée par la population qui dénonce sans relâche depuis près d’un an son incompétence et sa corruption.
Pas question d’envoyer « un chèque en blanc »
Dans sa déclaration, la conférence insiste également sur la nécessité d’une « enquête impartiale, crédible et indépendante ». Une idée rejetée vendredi par le président libanais, Michel Aoun, qui participait à la visioconférence. Mais pour l’Elysée, il n’est pas question d’envoyer « un chèque en blanc ». Emmanuel Macron exhorte par ailleurs les autorités libanaises à « agir pour que le pays ne sombre pas et pour répondre aux aspirations que le peuple libanais exprime en ce moment même légitimement dans les rues de Beyrouth ».
L’aide d’urgence internationale se fixe sur quatre priorités. A savoir la santé, l’alimentation, la réhabilitation des écoles et des logements ravagés. Elle se consacrera ensuite à la reconstruction des infrastructures, sous certaines conditions. Le Liban devra notamment introduire des réformes.
La France a déjà mobilisé 30 millions d’euros
Outre cette aide de 252,7 millions d’euros, l’Union européenne a promis 60 millions d’euros afin de répondre aux « besoins les plus pressants ». Dans le Golfe, le Qatar a pris l’engagement de donner 50 millions de dollars. Quant à la France, elle a déjà envoyé huit avions chargés d’aide s’élevant à 30 millions d’euros. Cette somme s’ajoute aux 33 millions déjà annoncés jeudi.
Pour rappel, l’ONU estime à près de 120 millions de dollars les sommes nécessaires pour répondre à l’urgence au Liban, tandis que les autorités libanaises chiffrent les dégâts matériels de l’explosion à 15 milliards d’euros.