Après plusieurs jours d’atermoiements, le gouvernement français s’est finalement résolu ce lundi 15 mars à suspendre l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Une décision qui pourrait réduire la marge de manœuvre de l’exécutif dans sa campagne de vaccination.
Revirement à 360 degrés. Après des jours de dénégation sur les risques potentiellement graves des doses de vaccin AstraZeneca sur l’organisme, Emmanuel Macron a décidé d’en suspendre l’usage sur toute l’étendue du territoire. La décision ne manque pas d’interroger bien qu’elle intervient dans un contexte de suspicion presque générale autour du vaccin produit par la firme suédo-britannique.
En effet, le gouvernement avec en première ligne le Premier ministre, Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran, s’est attelé ces derniers jours à désamorcer tout début de polémique relative aux effets secondaires potentiellement mortels du vaccin. Le mot d’ordre était, pas plus que tard que jeudi dernier, de poursuivre l’utilisation des doses malgré les suspensions en cascade dans plusieurs pays de l’Union européenne. La France n’a cessé de répéter à l’instar de l’OMS et de l’Agence européenne du médicament qu’il n’existait pour l’heure aucune preuve établie d’un lien entre le vaccin AstraZeneca et les troubles sanguins observés auprès des patients çà et là.
Comment expliquer ce virage ?
Dans ce contexte, l’opinion se demande ce lundi soir ce qui a bien pu motiver Emmanuel Macron à ordonner la suspension de l’utilisation de ce vaccin à polémiques, le temps de disposer d’éléments clairs sur ses effets indésirables dans l’organisme. Les plus grincheux y voient un lien avec la décision allemande intervenue quelques heures plus tôt. À Berlin, les autorités également en proie à des défis politico-sanitaires ont en effet décidé d’abandonner momentanément AstraZeneca. Cela a bien pu conforter l’exécutif français dans sa décision, étant donné la nature des relations franco-allemandes. La France de plus en plus esseulée après les suspensions intervenues dans plusieurs pays d’Europe a dû rejoindre le train. D’autant plus qu’un cas d’arythmie cardiaque suite à l’injection d’une dose du vaccin AstraZeneca a été signalé ce même lundi dans les Bouches-du-Rhône.
Quelle conséquence sur la campagne de vaccination
Quoi qu’il en soit, la décision française pourrait négativement impacter la campagne de vaccination déjà mal en point au plan national. Et pour cause, l’objectif des 10 millions de personnes vaccinées d’ici avril pourrait être manqué en cas de nouveaux couacs de la part des autres laboratoires. Pfizer, Moderna et Janssen prévoient notamment de fournir un total de près de 12 millions de doses au pays dans quelques semaines. Cela devrait couvrir les prévisions à court terme du gouvernement. À moins qu’un nouveau contretemps ne vienne enrayer la machine.