L’attaque de Rambouillet remet au goût du jour l’insoluble problématique de la lutte contre le terrorisme islamiste. Alors que les critiques fusent de toutes parts sur sa politique jugée laxiste en la matière, l’exécutif veut reprendre la main.
Quelques jours seulement après l’assassinat d’une policière – un de plus – par un assaillant vraisemblablement terroriste à Rambouillet, le gouvernement va présenter en Conseil de ministre mercredi 28 avril prochain, un nouveau projet de loi. L’exécutif se refuse à toute concordance entre cet événement sinistre et son initiative, évoquant un texte en préparation de longue date. Mais il ne pouvait y avoir meilleure occasion. D’autant que les critiques se multiplient de la part de l’opposition depuis vendredi dernier.
Plusieurs personnalités dénoncent en effet, un laisser-aller des autorités françaises en matière de lutte antiterroriste, préjudiciable pour le pays. Dimanche sur Europe 1, la présidente sortante de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a notamment estimé que le gouvernement ne devrait plus nier le lien entre l’immigration et le terrorisme. Pour l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, la France en collaboration avec ses voisins européens, doit faire preuve d’une politique stricte en matière de lutte contre l’immigration clandestine.
Que vise le nouveau projet de loi ?
Le texte à soumettre aux députés courant mai vise essentiellement les anciens détenus pour terrorisme. Afin de mieux suivre ces derniers, le gouvernement a concocté une série de mesures dont le renforcement des contrôles policiers. Au lieu d’un an actuellement, le nouveau projet de loi prévoit de suivre pendant deux ans les personnes ayant purgé une peine pour acte terroriste. L’objectif est de prévenir toute récidive et d’encadrer psychologiquement l’ex-détenu, le cas échéant.
Le gouvernement ne souhaite plus relâcher n’importe comment dans la nature les personnes coupables de terrorisme. Même si les intéressés ont purgé leur peine. Ils auront entre autres l’obligation de se soumettre à un certain nombre de contraintes administratives dont : celle de résider à un lieu déterminé par la justice, et de respecter la prise en charge sanitaire, entre autres. Dans le collimateur de l’exécutif figurent notamment les personnes condamnées à de lourdes peines d’emprisonnement.
L’autre mesure phare du projet de loi concerne la possibilité pour les autorités compétentes d’accéder via des algorithmes de données aux communications téléphoniques entre des individus afin de détecter d’éventuelles menaces terroristes. Les défenseurs des droits humains craignent de possibles atteintes aux libertés individuelles. Pas de quoi avoir peur, rétorque le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui prône une mesure entourée de nombreuses garanties.