Le plus riche championnat de football au monde est aussi le plus usant, au regard de son infernal calendrier. Une réalité que les principaux acteurs ont de plus en plus de mal à accepter.
Le débat relatif à la congestion des matchs de football est aussi vieux que le foot-business, ce concept qui met les retombées économiques de l’industrie du ballon au-dessus de tout, y compris le bien-être des joueurs. Mais en période de Covid, avec les ravages du variant Omicron, la question revient au-devant de la scène avec davantage d’acuité en Premier League où, fait unique, la traditionnelle trêve hivernale est absente.
Plusieurs entraîneurs de premier plan se sont ainsi plaints ces derniers jours d’un calendrier infernal malgré les risques évidents de blessures et la menace de la pandémie qui déjà fait reporter plus d’une dizaine de matchs depuis deux semaines. Une des raisons pour lesquelles le Danois de Brentford, Thomas Frank, a demandé une pause. Son collègue de Manchester United, Ralf Rangnick, a lui plaidé pour l’instauration des cinq changements au lieu des trois actuels, afin de permettre aux équipes de faire face à l’hécatombe du Covid. Comme c’est le cas ailleurs en Europe. Plus radical, le coach de Manchester City, Pep Guardiola, a invité joueurs à se rebeller contre les clubs en observant un mouvement de grève.
Créneau introuvable
Les complaintes se multiplient donc au sein des équipes qui ont l’impression de ne pas être entendues. Mais la réalité n’est peut-être pas aussi tranchée. En témoigne l’issue de la réunion des patrons de club, le 20 décembre. Virtuellement réunis pour plancher sur la suite de la saison, notamment en perspective de la traditionnelle période du Boxing Day, les 20 clubs de l’élite anglaise ont finalement décidé de ne rien décider. Si ce n’est que le jeu doit se poursuivre malgré la crise sanitaire et les cris (d’orfraie ?) des managers et joueurs.
Et pourtant, trois solutions étaient disponibles sur la table, à en croire les informations du très sérieux The Athletic. L’option 1 impliquait de poursuivre la saison dans les conditions actuelles, l’option 2 privilégiait le report d’une série de matchs afin de donner un peu de marge aux équipes atteintes du Covid. La dernière option recommandait l’arrêt total de la saison.
Bien qu’il n’y ait pas eu de vote, une majorité de clubs s’est prononcée en faveur de la poursuite du championnat. Reprogrammer les rencontres reportées s’avère être un casse-tête dans une année 2022 de Coupe de monde. Quant au break demandé, rien ne prouve qu’il aurait une incidence sur les contaminations.