De Beers a annoncé cette semaine qu’elle allait adopter la plateforme de blockchain Tracr pour une meilleure traçabilité de ses diamants. Il prévoit fournir l’authenticité et la provenance de 100 % de ses matières, contre 20% jusque-là.
IA, IoT et systèmes de sécurité
Aujourd’hui, les consommateurs ne se contentent plus d’acheter des produits de luxe. Ils souhaitent aussi connaître l’origine de leurs biens pour des raisons éthiques. Face à ce besoin croissant, le groupe De Beers a décidé d’adopter la plateforme Tracr afin de fournir une traçabilité totale de ses diamants. La solution permet de suivre les diamants depuis les mines jusqu’à l’achat par le consommateur. Elle fournit des informations immuables sur la source des pierres précieuses tout au long de la chaîne de valeur, grâce à diverses technologies. Parmi lesquelles la blockchain, l’intelligence artificielle, l’internet des objets (IoT) et les systèmes avancés de sécurité et de confidentialité.
Concrètement, Tracr combine la technologie des registres distribués avec une sécurité et une confidentialité avancées pour garantir aux Sightholders (acheteurs en gros de diamants bruts autorisés par De Beers) le contrôle de l’utilisation et de l’accès à leurs propres données. Ce qui signifie qu’il est pratiquement impossible de partager ces informations sans la permission des détaillants. Eux seuls peuvent choisir qui peut y accéder. Par ailleurs, la nature immuable de chaque transaction sur la plateforme permet de conserver les données tout au long du processus.
Une mise à l’échelle rapide pour traiter les gros volumes
En outre, la décentralisation des informations assure à la plateforme une certaine rapidité et une évolutivité dans le processus d’acheminement des diamants. Il est ainsi possible d’enregistrer un million de pierres par semaine sur la plateforme. Cette capacité à traiter de gros volumes de données peut toutefois entraîner des goulots d’étranglement. Heureusement, Tracr est conçue de sorte à éviter ce genre de problèmes. En effet, l’outil met à l’échelle la production de façon progressive. De Ders n’aura donc pas des difficultés à passer à l’étape supérieure.
D’ailleurs, le conglomérat sud-africain a déjà utilisé la plateforme pour un projet pilote en 2018. Il avait demandé et obtenu avec succès le suivi de 100 diamants. La blockchain a permis d’enregistrer et de « tracker » ces pierres précieuses à chaque fois qu’ils changeaient de mains. Cela depuis leur lieu de vente jusqu’aux intermédiaires. Les participants avaient également eu la possibilité de partager les données uniquement avec les parties qu’ils choisissaient. Fort de ces résultats satisfaisants, De Beers avait demandé à suivre environ 25 % de sa production de diamants via cette technologie.
Pas de diamants de sang dans le portefeuille
Ce travail préliminaire s’est accompagné d’un partage de la base de données des transactions sur un réseau d’ordinateurs. Mais, les détaillants ne pouvaient quasiment pas modifier cette base une fois que l’enregistrement d’une transaction avait été effectué. De fait, il s’agit d’un enregistrement immuable. Maintenant, la filiale d’Anglo American souhaite déployer Tracr TM à grande échelle, plus précisément sur 100% de sa production de diamants. De Beers veut attester de l’authenticité et de l’approvisionnement responsable de tous ces produits. Elle pourra ainsi s’assurer notamment que ses diamants ne proviennent pas de zones de conflit, les fameux diamants de sang.