Le disque compact (CD) a fêté, le mercredi 17 août, le quarantième anniversaire de sa naissance à Hanovre, en Allemagne. Ce support a marqué le début d’une nouvelle ère pour l’industrie musicale, aujourd’hui passée à la numérisation.
Il y a quarante ans, le 17 août 1982, naissait dans une usine près de Hanovre (Allemagne), un petit objet circulaire qui allait révolutionner l’industrie de la musique. Il s’agit du disque compact, en abréviation CD. Ce support de couleur argentée, aux reflets arc-en-ciel, a été imaginé trois ans plutôt par deux grands groupes : le néerlandais Philips et le japonais Sony. Ces compagnies voulaient créer un moyen de stockage en format numérique pour prendre le relai du vinyle, trop fragile et encombrant.
Un âge d’or du CD avec le Walkman
C’est ainsi que le CD a vu le jour. L’artiste américain Billy Joel a eu l’honneur d’inaugurer ce support avec son album 52nd Street, sorti en vinyle en 1978. Cet opus a été mis sur le marché le 1er octobre 1982 au Japon au même moment que le CDP-101 de Sony, le premier lecteur de CD de l’histoire. C’est un appareil noir volumineux qui lisait les disques avec un laser. A l’époque c’était bien plus pratique que les vinyles 45-tours ou 33-tours avec leur platine. Par la suite, il y a eu le premier lecteur de CD portable au monde, le « Discman », rebaptisé après « Walkman ».
Ce baladeur a été régulièrement perfectionné pour permettre de le porter partout, de courir ou faire du vélo avec. A côté, les mélomanes pouvaient aussi lire de la musique à partir du lecteur de leurs voitures ou de leur ordinateur. Parallèlement, l’achat de CDrom est devenu accessible à tout le monde grâce aux prix de plus en plus abordables. Au niveau commercial, le disque compact a commencé timidement. Ses ventes n’ont pris leur essor qu’en mai 1985 avec le groupe de rock britannique Dire Straits et son cinquième album, Brothers in Arms. C’est le premier projet musical entièrement numérique. Il a été vendu à plus d’un million d’exemplaires.
Le rap fait revivre le disque compact
Dans les années suivantes, les ventes de CD vont atteindre les milliards dans le monde. Puis elles vont décliner au début des années 2000 sous l’effet du piratage et du téléchargement illégal. Mais aussi et surtout de la numérisation en masse de la musique, à travers la clé USB et la carte mémoire. Aujourd’hui, la numérisation a atteint un sommet après l’arrivée du streaming et des plateformes comme YouTube. En 2021 pourtant, le grand-père des MP3 a connu un regain d’intérêt en vingt ans de chute libre. Aux Etats Unis, par exemple, ses ventes ont légèrement progressé, à 40,6 millions, contre 40,16 millions en 2020.
Mais c’est en France, que le CD retrouve un souffle. En effet, le marché du CD (d’occasion ou neuf) hexagonal a enregistré une hausse de 10 % en 2021 pour un total de 139 millions d’euros. Cette renaissance, le disque compact le doit en grande partie à un genre de musique, le rap. A titre d’exemple, Orelsan seul a vendu 140 000 CD, en une semaine. Ce rebond des ventes peut s’expliquer par le besoin, pour les amateurs de rap, de conserver un véritable souvenir alors que le CD est voué à disparaître. Tout comme le vinyle, qui se vend aujourd’hui très cher. Il est donc encore temps pour avoir une prochaine antiquité…