L’ancien président de la FIFA indique ce mardi dans un entretien à la presse suisse que confier l’organisation de la Coupe du monde de cette année au Qatar était une erreur.
Désormais à la retraite, l’ancien patron du foot mondial Sepp Blatter est un personnage controversé. Cerné par des soupçons de corruption, il n’est pas certain que sa parole résonne au sein de l’opinion comme autrefois. Notamment lorsqu’il était à la tête de la puissante machine que représente la FIFA.
Et pourtant, l’homme de 86 ans ne rate pas une occasion de se prononcer sur le Mondial 2022 dont il avait annoncé l’attribution au Qatar en 2010. « Une erreur », à en croire ses propos parus dans le quotidien suisse de langue allemande Tages-Anzeiger, lundi 7 novembre. Soit à moins de deux semaines du début de la compétition prévue pour le 20 novembre.
« Trop petit pour le football »
« À l’époque, nous avions convenu au sein du comité exécutif que la Russie devrait obtenir la Coupe du monde 2018 et les États-Unis devraient l’obtenir en 2022. Cela aurait été un geste de paix si les deux opposants politiques de longue date avaient accueilli la Coupe du monde l’un après l’autre », a-t-il déclaré en référence à l’antagonisme géopolitique de longue date entre Moscou et Washington.
La Russie s’adjugera bien l’organisation du Mondial de 2018, mais celle de 2022 fut attribuée au Qatar. Une victoire 14 voix contre 8 de l’émirat au détriment des États-Unis. Un triomphe du petit État face au géant américain, décrit par Blatter comme « un mauvais choix ».
« C’est un pays trop petit. Le football et la Coupe du monde sont trop grands », indique-t-il avant de reconnaître avoir failli à sa responsabilité.
Accusations et démentis
C’est la deuxième fois après 2014, que Blatter s’épanche ainsi sur l’attribution du Mondial à l’État qatari. Une décision depuis controversée, car enveloppée de mystères. Cela concerne entre autres l’ex-président de l’UEFA, Michel FIFA, soupçonné d’avoir voté pour le Qatar contre une rétribution.
Une réunion organisée à l’Élysée en sa présence avec le chef de l’État français d’alors Nicolas Sarkozy et le prince héritier qatari Tamin bin Hamad al Thani aurait scellé les bases de deal, selon le magazine France Football.
Malgré les démentis de chacune des parties concernées, ce Mondial dont le Qatar est le pays hôte reste controversé par des accusations d’homophobie, de greenwashing et d’exploitation des travailleurs migrants.