Auteur d’une alliance décriée avec le Rassemblement national dans le cadre des prochaines législatives, le patron des Républicains a été exclu du parti ce mercredi. Une décision illégale, clame l’intéressé.
« Il n’est pas seulement ex-président de LR. C’est un ex-adhérent des Républicains ». La sentence de Xavier Bertrand à propos d’Éric Ciotti est on ne peut plus claire et sans ambages : son avenir politique, à court terme du moins, s’inscrit loin parti Les Républicains (LR).
Et pour cause, le député des Alpes Maritimes a été exclu ce mercredi 12 juin 2024 par ses désormais ex-camarades de parti, à l’issue d’un bureau politique express et chaotique cet après-midi. Les responsables ont effet dû se réunir hors du siège des LR.
Ciotti menacé de destitution, avait fait fermer les locaux un peu plus tôt et ordonné aux employés de rentrer chez eux pour « des raisons de sécurité », selon divers témoignages cités par la presse. Ce scénario pour le moins surréaliste n’a cependant pas émoussé l’ardeur de ses détracteurs.
Une alliance honnie
« Menant des négociations secrètes, sans concertation avec notre famille politique et ses militants, Éric Ciotti est en rupture totale avec les statuts et la ligne portée par les Républicains. Il est exclu ce jour des Républicains », a tranché la secrétaire générale Annie Genevard à la sortie de la réunion ayant scellé le sort de l’ancien patron de LR.
Les membres du parti lui reprochent ainsi d’avoir outrepassé ses prérogatives et foulé aux pieds les statuts en concluant un pacte avec le Rassemblement national (RN) dans la perspective des élections législatives convoquées le 30 juin et le 7 juillet après la dissolution de l’Assemblée nationale.
Une trahison, selon Xavier Bertrand, qui pointe « le choix de la collaboration ». Une double-faute, à la fois sur le fond et la manière, peste de son côté le sénateur de la Vendée Bruno Retailleau.
Dans la bérézina
Cet accord est d’autant plus incompréhensible pour de nombreux responsables et autres adhérents LR que Ciotti assurait six mois avant la présidentielle de 2022 « qu’il ne voterait jamais Marine Le Pen ».
« Je sais que j’ai porté la voix d’une majorité de militants des Républicains », clame-t-il désormais, défendant « une alliance capable de rassembler tous les Français qui partagent les valeurs de la droite ».
Il rejette par ailleurs sa destitution prononcée ce jour, agitant la menace de « conséquences pénales ». Le parti gaulliste est plus que jamais dans la bérézina.