En Chine, les cambrioleurs servent des masques en silicone pour tromper les systèmes de reconnaissance faciale. Plusieurs cas ont été recensés ces derniers mois, notamment à Shanghai. Cette situation inquiète fortement les autorités, qui ne savent pas comment s’y prendre. De leur côté, les plateformes de commerce en ligne essaient de bloquer la recherche et l’achat de ces produits.
Ces derniers mois, la Chine a enregistré dans plusieurs grandes villes une série de cambriolages plutôt inquiétants. Les voleurs utilisent des masques en silicone pour déjouer les systèmes de reconnaissance faciale. En mars, à Shanghai, un malfrat a pénétré chez quatre résidents avec un faux visage lui donnant l’apparence d’un vieillard, alors qu’il n’avait qu’une quarantaine d’années. Il a dérobé l’équivalent de 13 000 euros de biens (plus de 100 000 yuans).
Découverte une vingtaine de cambriolages avec des masques en silicone
En juin, à Xuzhou (province orientale du Jiangsu), un voleur déguisé en électricien portait également un masque en silicone pour échapper aux flics. Dans cette même région, la police a enregistré une vingtaine de cambriolages, commis par un seul individu qui changeait de visage à chacun de ses méfaits. Les masques en silicone utilisés pendant ces opérations sont si réalistes que les systèmes de reconnaissance faciale n’y voient que du feu. Pourtant, Pékin avait misé sur ces technologies pour surveiller ses citoyens et garantir la sécurité des lieux publics.
Plusieurs faits similaires recensés dans le monde ces dernières années
La Chine n’est cependant pas le premier pays à faire les frais de ces masques hyperréalistes, initialement utilisés à des fins cinématographiques ou artistiques. En 2010 déjà, un jeune homme embarqué sur un vol d’Air Canada, entre Hong Kong et Vancouver, avait porté un masque en silicone pour se faire passer pour un homme blanc âgé, avec à l’appui une fausse pièce d’identité. En 2011, aux Etats Unis, un braqueur de banque appelé « Geezer Bandit » a également utilisé ce même équipement au cours d’un vol en Californie afin de ressembler à un vieil homme paisible.
Des masques en silicone à l’effigie de Jean-Yves Le Drian
Il y a eu aussi et surtout ce braquage commis en 2015 par un gang international qui avait utilisé des masques en silicone, notamment à l’effigie du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Il avait réussi à dérober 80 millions d’euros à de riches personnes. Ce dernier cas pose un véritable problème, celui de l’usurpation d’identité. La police pourrait arrêter à tort un innocent. Ce scenario est d’autant terrifiant qu’il est actuellement facile de commander un masque en silicone ressemblant à n’importe qui.
Faudra-t-il enregistrer les informations sur les clients lors des achats ?
En 2022, un blogueur chinois a également démontré qu’on pouvait utiliser les masques en silicone hyperréalistes pour déverrouiller des smartphones, ainsi que le système de contrôle d’accès d’une entreprise. Il est même parvenu à acheter des produits dans un supermarché en déjouant un terminal de paiement à reconnaissance faciale. Effarant ! Le gouvernement ne sait quoi faire pour contrer ce fléau. De leurs côtés, les plateformes e-commerce bloquent la recherche en ligne des masques en silicone. Mais peine perdue. On peut s’en procurer dans d’autres circuits. La solution serait peut-être de réglementer les ventes, en demandant notamment aux fabricants d’enregistrer des informations sur les clients au cas où.