Les autorités américaines annoncent avoir saisi l’appareil accusé d’avoir été acheté de façon illégale.
Nicolas Maduro va devoir se trouver un autre moyen de déplacement à travers les airs. Pour cause, un avion lui appartenant, particulièrement actif ces dernières années, a été saisi aux États-Unis, lundi 2 septembre 2024.
Selon les autorités américaines, l’avion Dassault Falcon 900EX d’une valeur de 13 millions de dollars aurait été acquis de manière frauduleuse aux États-Unis il y a quelques années via une société-écran basée dans les Caraïbes.
De passage à Fort Lauderdale, ville de la côte sud-est de la Floride, en provenance de la capitale de la République dominicaine à Saint-Domingue selon la plateforme de suivi des vols Flightradar24, l’appareil a été immobilisé.
Une manœuvre illégale
L’avion utilisé fréquemment, selon Anthony Salisbury, agent spécial en charge du bureau d’enquêtes de la Sécurité intérieure de Miami rapporté par le magazine Fortune, par Maduro dans le cadre de ses visites d’État, aurait été sorti illégalement du territoire américain en avril 2023.
Cette manœuvre a été précédée d’une autre destinée à dissimulant l’identité des bénéficiaires de l’appareil lors de son acquisition, de façon à permettre au gouvernement vénézuélien d’échapper aux sanctions internationales décrétées contre lui en 2019 sous le mandat de l’ancien président Donald Trump.
Au-delà de cet aspect financier douteux, la saisie de l’avion présidentiel intervient dans un contexte de répression meurtrière (au moins 27 décès) de l’opposition vénézuélienne par le régime chaviste. Une situation consécutive aux contestations des résultats du scrutin présidentiel du 28 juillet dernier donnant Nicolas Maduro victorieux.
Maduro à l’étroit
« Maduro et ses représentants ont, falsifié les résultats, faussement revendiqué la victoire, et ont mené une répression généralisée pour rester au pouvoir par la force », a ainsi déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, cité par Fortune. De quoi liguer la communauté internationale contre le dirigeant au pouvoir depuis 2013.
C’est notamment le cas des États-Unis, de l’Union européenne et de plusieurs pays d’Amérique latine qui conditionnent la reconnaissance de la victoire de Maduro à la consultation des résultats détaillés du scrutin.
Alors que Washington estime que cette saisie de l’avion présidentiel devrait contribuer à ce que Nicolas Maduro ressente « les conséquences de sa mauvaise gouvernance à la tête du Venezuela », Caracas fulmine.
Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a ainsi fustigé, dans un communiqué, « une pratique criminelle » assimilée à de la « piraterie ».