Lors de la REF 2024, qui s’est tenue en début de semaine à l’hippodrome de Paris-Longchamp, les patrons ont exprimé leurs inquiétudes sur la situation économique et politique actuelle. Ils ont évoqué la hausse des faillites et des pertes d’emplois des patrons. Le président du Medef, Patrick Martin, a appelé à mettre de la rationalité dans la gestion politique, alors que le programme du NFP ne le rassure pas.
La Rencontre des Entrepreneurs de France (REF) 2024 a eu lieu cette semaine à l’hippodrome de Paris-Longchamp. Elle s’est chevauchée avec les « Universités d’été de l’économie de demain », un évènement qui a rassemblé 3.000 chefs d’entreprises à impact écologique ou social. Au cours de ces rendez-vous, les patrons ont exprimé leurs inquiétudes sur la situation économique et politique actuelle.
Près de 30 000 patrons ont perdu leur emploi sur les six premiers de 2024
Les intervenants ont annoncé que la France devrait frôler les 70.000 défaillances d’entreprises en 2024. Sur le seul mois de juillet, c’est 5.800 entreprises qui ont mis la clef sous la porte, un record historique. Et selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, publié lundi par l’association GSC (Garantie sociale du chef d’entreprise) en partenariat avec le cabinet Altares, 29.958 patrons ont perdu leur poste sur les six premiers mois de l’année. Soit une hausse de près 20% par rapport à la même époque en 2023.
Les patrons indexent l’incertitude politique du pays
La GSC estime les pertes d’emploi entre 58.000 et 62.000 cette année, contre 57.729 en 2023 (+5,8% par rapport à 2022). Ces défaillances côtoieraient le pic atteint au début des années 2010 (63 000 faillites). Sept dirigeants sur dix imputent en grande partie la dégradation du climat des affaires en juillet à l’incertitude politique en France. Cette période d’instabilité alimente les spéculations, alors que les patrons ont besoin d’avoir des perspectives sur l’évolution du coût du travail et la fiscalité.
Toujours pas de nouveau Premier ministre en France
Depuis le 7 juillet 2024, et la victoire du Nouveau Front Populaire (NFP), la France attend un nouveau Premier ministre. Emmanuel Macron avait demandé à laisser passer les JO de Paris. Et maintenant que l’évènement est terminé, depuis le dimanche 11 août, le Président ne s’est toujours pas décidé à nommer le nouveau locataire de Matignon. Il prend tout son temps et cela agace la coalition de gauche. Celle-ci menace de lancer contre lui une procédure de destitution au Parlement, s’il ne nomme pas rapidement sa candidate Lucie Castets.
Emmanuel Macron n’a toujours pas nommé un Premier ministre
Le chef de l’Etat s’est retiré ce samedi dans sa résidence versaillaise de la Lanterne pour possiblement trancher sur le nom du prochain chef du gouvernement, après avoir mené de nouvelles consultations avec les partis politiques cette semaine. Il a clairement signifié qu’il n’aime pas le profil de Lucie Castets. Macron souhaite plutôt une personnalité expérimentée, technocrate et de préférence pas trop gauchiste. Mais, s’il évinçait la candidate du NFP, cela pourrait conduire à une crise sociale, qui empirerait la situation économique. Le patronat semble toutefois d’accord avec lui, par peur du programme de l’alliance de gauche (LFI, PS, EELV, PC).
Le Medef rejette les propositions de LFI
« Si le programme de LFI était appliqué, ce serait insupportable pour le pays », a déclaré lundi Patrick Martin, président du Medef. Il a qualifié de « doxa mortifère et liberticide » ce plan, rejoignant ainsi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui parle de projet « marxiste ». Patrick Martin a d’ailleurs salué le locataire de Bercy pour avoir été « un artisan déterminé et déterminant [des] politiques pro-business. ». Le patron des patrons français a cependant affiché son inquiétude, qualifiant le panorama du pays d’« inédit, fracturé et inquiétant », malgré le bol d’oxygène apporté par les JO.