Le cartilage est un tissu essentiel des articulations. Malheureusement, il cicatrise difficilement, après une déchirure ou une usure. Cette incapacité à se régénérer peut conduire à des maladies dégénératives comme l’arthrose. Les solutions médicales existantes ne permettent pas d’éliminer définitivement la douleur et de retrouver sa mobilité. Mais une équipe de chercheurs a mis au point un nouveau biomatériau capable de le faire.
Le cartilage est un tissu conjonctif souple et résistant, qui recouvre et protège les extrémités des os au niveau des articulations. On le trouve aussi dans d’autres parties du corps comme la cage thoracique, les bronches, les disques intervertébraux, les oreilles et le nez. Il joue le rôle d’un « lubrifiant » et d’un amortisseur. Ce constituant dense et fibreux s’use et se déchire quelques fois, sous l’effet d’une activité physique intense notamment. Malheureusement, il se régénère peu et cicatrise difficilement, contrairement aux os.
Les thérapies existantes peu satisfaisantes
Cette fragilité du cartilage l’expose aux maladies dégénératives ou articulaires comme l’arthrose, et à d’autres pathologies telles que la polyarthrite rhumatoïde. A l’heure actuelle, on ne peut soulager les douleurs que par des anti-inflammatoires et antalgiques, mais temporairement. Ces médicaments présentent d’ailleurs des effets indésirables parfois sévères, limitant ainsi leur utilisation prolongée. Il existe d’autres solutions à visée définitive comme les microfractures, la pose de prothèses articulaires, l’ingénierie cellulaire et l’impression 3D.
Un nouveau biomatériau pour la régénération du cartilage.
Toutefois, ces approches thérapeutiques doivent encore faire la preuve de leur efficacité. Aux Etats Unis, des chercheurs de l’Université Northwestern ont développé un nouveau biomatériau qui permettrait la régénération du cartilage. Ce susbtitut a montré des résultats prometteurs en réparant le cartilage chez les moutons en six mois. Selon ses inventeurs, il pourrait éviter les chirurgies ou thérapies coûteuses et peu satisfaisantes, comme la pose de prothèses articulaires.
Une solution composée de peptide bioactif et de microgels d’acide hyaluronique réticulés
Le matériau de l’Université Northwestern est un réseau complexe de composants moléculaires fonctionnant ensemble pour imiter l’environnement naturel du cartilage. Il s’agit en fait d’un échafaudage polymère hybride constitué d’un peptide bioactif et de microgels d’acide hyaluronique réticulés. Naturellement présent dans le corps humain, l’acide hyaluronique a des propriétés hydratantes et antirides. Il sert d’ingrédient à de nombreux produits de soins de la peau.
Des résultats prometteurs sur le cartilage du mouton
Le peptide bioactif et l’acide hyaluronique stimulent l’auto-organisation des fibres nanométriques en faisceaux, afin d’imiter l’environnement du cartilage. Ils encouragent en quelque sorte la réparation du tissu, en utilisant des signaux bioactifs dans les fibres nanométriques. Le biomatériau a été testé pendant six mois chez le mouton, un animal dont les articulations subissent des charges similaires à celles qui pèsent sur les nôtres.
Vers le traitement des maladies dégénératives et la réparation des blessures liées au sport ?
Les scientifiques ont observé une amélioration significative au cours de la période d’essais thérapeutiques. En effet, le biomatériau a permis la réparation des lésions et la croissance d’un nouveau cartilage « de meilleure qualité ». Celui-ci contenait des biopolymères naturels, c’est-à-dire des polymères produits par des êtres vivants. Les chercheurs affirment que leur procédé pourrait un jour servir à prévenir les opérations de remplacement complet du genou et d’autres articulations. Il pourrait aussi aider à traiter les maladies dégénératives, ainsi qu’à réparer les blessures liées au sport.