Le géant français de la grande distribution va tailler dans ses effectifs à raison de 2200 postes dans le cadre des plans sociaux engagés l’année dernière.
Redouté depuis plusieurs mois, le chiffre fatidique du nombre de licenciements à Casino a finalement été révélé vendredi 28 février par le nouveau directeur général Philippe Palazzi. Soit 2200 suppressions de postes au total, chiffre légèrement inférieur aux premières estimations qui oscillaient entre 2200 et 2300.
Un nouveau chapitre douloureux pour ce fleuron français du commerce, qui employait encore 200 000 personnes dans le monde fin 2022. Cette période semble désormais bien loin. Depuis, le groupe est entré dans une spirale négative marquée par un endettement plafonné à 6,4 milliards d’euros.
De quoi contraindre l’entreprise à entrer en procédure de conciliation fin mai 2023 afin de lui permettre « d’engager des discussions avec ses créanciers dans un cadre juridiquement sécurisé ». Cette année-là, Casino avait affiché une perte nette spectaculaire de 5,7 milliards d’euros.
Entre-temps, une restructuration douloureuse a été entamée par une nouvelle direction, avec la cession de plus de 400 hypermarchés et supermarchés à des concurrents, dont Intermarché, Auchan et Carrefour.
Une métamorphose stratégique sous Kretinsky
À cela s’ajoute l’ouverture courant 2024, de 268 nouveaux magasins avec comme leitmotiv, « le bon emplacement, le bon franchisé et la bonne marque », selon les termes de la direction. Un changement de cap qui marque la fin d’une certaine vision du commerce de distribution en France.
« Près de 90% des licenciements ont été notifiés à ce jour, » a précisé le directeur général dans des propos repris par Le Parisien, ajoutant que sur les quelque 3000 suppressions de postes initialement prévues, plus de 1000 reclassements internes ont pu être réalisés.
Un effort de reclassement qui, bien que notable, ne suffit pas à masquer l’ampleur de la restructuration en cours.
Le défi du retour à la rentabilité
Malgré l’ampleur des sacrifices déjà consentis, l’avenir du groupe reste incertain. La direction a annoncé viser un « retour à la rentabilité » pour 2026, un objectif ambitieux qui nécessitera de transformer en profondeur un modèle économique fragilisé.
Philippe Palazzi met ainsi en avant un recentrage « sur le commerce de proximité ». Un défi dans un secteur pour le moins concurrentiel.
« C’est une stratégie de développement à laquelle je crois profondément. Nous sommes positionnés aujourd’hui là où le marché s’est déplacé, c’est-à-dire sur le commerce de proximité. On voit que les hypermarchés ne fonctionnent plus« , a-t-il insisté le 13 février dernier auprès de Franceinfo.