Après la défaite en ouverture du championnat d’Europe de Handball contre le Portugal (25-28), l’équipe de France n’a pas su se relever ce dimanche 12 janvier. Les Bleus se sont encore inclinés face à la Norvège, vice-championne du monde (26-28). Ils prennent donc la porte.
La pire performance depuis 1978 des Bleus
Ils rêvaient de reconquérir le titre européen et de décrocher une qualification olympique. Ce ne sera pas le cas. Après la claque contre le Portugal vendredi (25-28), la France a encore perdu à Nordheim face à la Norvège, vice-championne du monde (26-28). Pendant ce match, les Bleus ont par moments montré des qualités, s’appuyant sur les arrêts de Vincent Gérard et les buts du pivot Ludovic Fabregas (élu homme du match). Ils ont même mené de trois buts, à l’entame de la seconde période, avant de retomber dans leurs travers. Imprécis et maladroits, ils ont multiplié les pertes de balles et logiquement plongé en fin de match. Le talent du demi-centre norvégien Sander Sagosen (10 buts) et celui de son gardien Torbjørn Bergerud, ont aussi pesé sur le cours de la rencontre.
Avec cette élimination, les handballeurs français signent là leur pire performance depuis 1978. Cette déconvenue intervient quelques semaines après la déroute des Bleues au Mondial féminin, elles aussi éliminées d’entrée. L’humiliation est donc totale. Le handball français est-il en crise ?
Des leçons à tirer à présent
« Ça fait longtemps qu’on n’avait pas été à cette position, il va falloir faire preuve d’humilité. Mais là, ça fait mal, très mal », a déclaré Luc Abalo après la rencontre. « C’est rageant, il ne nous manque pas grand-chose, a dit en soupirant Nikola Karabatic au micro de BeIN Sports. C’est un problème d’entente et de confiance en nous. Crise ? Si vous voulez. L’important est comment nous allons travailler avec l’arrivée du TQO et les Jeux en point de mire. Que fait-on de cet Euro raté et quels enseignements on en tire ? ».
« S’il y a une crise ? Je ne sais pas… On a tiré les enseignements de la défaite. On va débriefer entre nous », a tenté d’atténuer le sélectionneur Didier Dinart. Cet Euro raté appelle évidemment à une remise en question profonde de sa méthode. A la tête des Bleus depuis 2016, l’ancien international a emmené l’équipe de France au titre mondial dès 2017. Depuis, plus rien ou presque.
La difficile transition générationnelle
Malgré la situation, Didier Dinart ne devrait pas démissionner de ses fonctions à quelques mois des Jeux. Au-delà du coach, il faut peut-être voir la fin d’un règne. Sélection la plus titrée de l’histoire (neuf titres sur quinze compétitions disputées entre 2006 et 2017 et seule équipe à avoir réalisé le triplé JO, Mondial et championnat d’Europe), les « Experts » tirent pour la plus part vers la retraite. Ils laisseront la place à une nouvelle génération, celle des Ludovic Fabregas ou Elohim Prandi. Ce passage de témoins difficiles fait penser à celle entre les « Barjots » et les « Costauds », entre 1996 et 2001, lors de laquelle une seule médaille de bronze (au Mondial 1997) avait été obtenue.
La Bosnie pour l’honneur ce mardi
Nous pouvons donc dire que cette équipe est en reconstruction. Mais elle doit parer au plus urgent : la qualification olympique. Celle-ci passera par TQO à Bercy en avril prochain. Et d’ici là, il faudra se livrer à une nécessaire introspection. Les Bleus devront, en outre, passer par un barrage aller-retour début juin pour se qualifier pour le Mondial 2021. Ce mardi déjà, ils ont l’obligation de s’imposer face à la Bosnie, pour l’honneur.