Les exportations de bois depuis la France vers la Chine connaissent ces derniers mois une forte hausse. Au point de susciter l’ire des industriels locaux inquiets d’une pénurie face à la demande locale.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le bois français est très convoité à l’étranger en ce moment. Mais cela risque de causer préjudice à la filière locale. C’est en tout cas la crainte des professionnels du secteur, décidés à éviter un tel scénario. À travers une pétition lancée le 8 juin dernier, la Fédération nationale du bois (FNB) s’érige contre l’exportation massive des grumes depuis la France. L’initiative à laquelle ont déjà adhérents plus de 13 000 personnes vise à interpeller l’Union européenne sur le cas d’un pays en particulier : la Chine.
Et pour cause, depuis quelques mois, cette dernière fait la pluie et le beau temps sur le marché français du bois, les plus prisés en particulier. Pékin s’emploie notamment à acheter la grande partie de la production française. À titre d’illustration, les importations chinoises de chênes depuis la France s’établissent à 187 167 mètres cubes sur les cinq premiers mois de l’année en cours. Soit une augmentation de 42% comparée à l’année écoulée. Quant aux arbres comme le pin, leur chiffre a flambé de 66%.
Exploitations nationales verrouillées
Cette voracité de la Chine est mal vue par les professionnels du bois français parce que la plupart des exportations se font sans transformation, un manque à gagner pour la main-d’œuvre locale. Mais la stratégie de l’empire du Milieu est également décriée. Le pays a en effet décidé il y a déjà quatre ans de protéger ses forêts en interdisant l’exploitation du bois sur son territoire durant les 99 prochaines années. Pour appauvrir les forêts françaises ?
En tout cas, l’Hexagone n’a jamais autant manqué de bois que ces derniers mois malgré sa production massive. Les scieries du pays tournent à plein régime, mais cela ne suffit pas. Le secteur des bâtiments crie à la pénurie et les prix montent. Pareil sur le plan européen dont la France est par ailleurs un des principaux fournisseurs. Une situation dont la FNB tient en grande partie la Chine responsable. Mais cette dernière n’a pas vraiment d’autre alternative, car la Russie son plus grand fournisseur, a suspendu ses exportations de chênes depuis l’année dernière. D’où son orientation vers la France où elle fait allégrement son marché. En attendant que le cri d’alerte des industriels français soit attendu par Bruxelles.