La droite avait jusqu’ici tant bien que mal réussi à contenir la guerre des clans qui la menace en perspective de la présidentielle. Mais le départ fracassant Renaud Muselier jette une lumière crue sur ce rassemblement de façade.
Les Républicains sont peut-être unis autour d’un objectif commun. Mais ils ne partagent certainement pas la même vision sur les moyens d’y parvenir. En témoigne le départ des LR, de Renaud Muselier ce mercredi. Le président de la région de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a en effet fait savoir, sur le plateau de LCI, qu’il quittait le parti de droite après plusieurs décennies de militantisme, évoquant une inclinaison des siens vers l’extrême droite.
Aux sources de cette décision, une querelle avec le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, candidat au congrès des Républicains pour la présidentielle, sur fond d’accusation de collusion avec l’adversaire. Un adversaire qui ne revêt pas la même identité selon chacun des deux protagonistes.
Muselier vs extrême droite
Pour Renaud Muselier en effet, l’extrême droite semble être l’ennemi à combattre par tous les moyens, y compris en tirant les siens par le bas et en ferrant avec le pouvoir d’Emmanuel Macron. Cela s’est reflété à travers ses différentes prises de position ces derniers mois.
D’abord lors des régionales de juin où il n’avait pas hésité à coopter des Macronistes sur sa liste face au candidat du Rassemblement national. Une initiative couronnée par sa réélection au second tour avec 57,3 % des voix, mais non sans conséquence. Son parti avait notamment été secoué par ce choix clivant. Au grand bonheur d’une majorité présidentielle décidée à réduire les LR à sa plus simple expression.
Le président de la région PACA a ensuite récemment fait campagne contre l’élu Républicain de Cannes, David Lisnard, lors du renouvellement des instances de l’Association des maires de France en soutenant le maire UDI de Sceaux, Philippe Laurent réputé proche de Macron.
Ciotti vs LREM
De quoi agacer Éric Ciotti qui lui, n’entend rien céder à La République En Marche (LREM) et ses affidés. D’autant que sa ligne ultra droitière se confond presque avec celle du RN. D’où l’affrontement par médias interposés ces derniers entre les deux personnages, qui semble-t-il, a tourné à l’avantage de Muselier. Puisque son soutien à la candidature de Xavier Bertrand a été rejeté par ce dernier, à cause de ses bisbilles avec le député des Alpes-Maritimes. Michel Barnier, l’autre candidat, a également fustigé l’attitude de l’élu de PACA.
Cette levée de boucliers anti-Ciotti est interprétée par ce dernier comme un glissement vers l’extrême droite. Les Républicains sont-ils vraiment unis ?