Le chef de l’État sortant donné vainqueur du premier tour de la course à l’Élysée a déjà réuni les 500 signatures nécessaires à sa candidature. Alors même que cette dernière se fait toujours attendre.
Emmanuel Macron fonce à toute vitesse vers la présidentielle. L’intéressé ne s’est toujours pas déclaré candidat à sa succession, mais son ambition de rempiler ne fait guère de doute. Surtout aux yeux des élus à qui les textes confèrent la prérogative de parrainer les aspirants au fauteuil élyséen. Le très probable futur porte-étendard de la République en Marche au scrutin d’avril a déjà réuni le nombre de signatures nécessaires à son dossier devant le Conseil constitutionnel. Ainsi que l’ont révélé les Sages ce jeudi 3 févier dans leur deuxième décompte quotidien.
L’institution rend désormais publics, depuis le 1er février, les parrainages reçus des différents candidats et validés, deux fois par semaine. En l’occurrence le mardi et le jeudi. Le second point de la semaine révèle ainsi 529 signatures valides pour Macron, soit une liste vertigineuse de 424 de plus qu’au moment du précédent décompte il y a deux jours seulement.
Critiques
Le président est le seul des candidats ou présumés tels à avoir réussi à franchir l’obstacle des parrainages qui peut se révéler bien trop haut pour certains. À l’image des personnalités en lice pour l’Élysée dont l’initiative n’est pas portée par des partis suffisamment ancrés dans le paysage politique national. Philippe Poutou du Nouveau Parti anticapitaliste a ainsi déjà dit à plusieurs reprises ces dernières semaines, toute sa difficulté à réunir les 500 parrainages.
Même une personnalité aussi en vue que Jean-Luc Mélenchon peste régulièrement contre ce système, notamment la publication actée depuis 2016 de publier les noms des parrains de chaque candidat. Une décision censée participer au devoir de redevabilité des élus envers leurs mandants, selon le Conseil constitutionnel.
Grincement des dents
Mais cela fait braquer de plus en plus d’élus, frileux à l’idée d’offrir leur signature à un candidat mal vu par les administrés. La conséquence lors de la tentative de renouvellement de mandat pouvant faire mal. C’est sans doute la raison pour laquelle de nombreux candidats ont davantage de promesses que de parrainages à un mois de la date limite du dépôt des signatures auprès du Conseil constitutionnel.
En attendant, Emmanuel Macron donné gagnant du premier tour avec 25% des intentions de vote, savoure. Il est suivi par Valérie Pécresse et Anne Hidalgo respectivement détentrices de 324 et 266 parrainages. Éric Zemmour traîne encore à 58 quand Marine Le Pen n’en totalise que 35 pour le moment.