Des pommes mures.

La filière bio en crise reçoit une bouffée d’oxygène

Economie Une

 

La filière bio française recevra une aide financière additionnelle de la part de l’Etat pour lui permettre de surmonter sa crise. Ces moyens supplémentaires alloués serviront également à financer des études pour comprendre l’impasse actuelle et trouver des solutions pour l’avenir.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau a annoncé mardi, devant des acteurs du secteur, le déblocage prochain de moyens financiers supplémentaires pour soutenir la filière bio, en difficultés depuis plusieurs mois. Il a indiqué qu’un premier versement de 5 millions d’euros additionnels sera injecté en 2023 dans le Fonds Avenir Bio (géré par l’Agence Bio) afin de pouvoir financer davantage de projets. L’Etat pourvoira également 750.000 euros en faveur de l’Agence Bio, chargée du développement, de la promotion et de la structuration de l’agriculture biologique française.

Renforcer la part du bio dans les cantines

Par ailleurs, cet investissement servira au déploiement d’une nouvelle campagne de communication. Il permettra aussi de mener, d’ici à la fin de l’année, des études pour comprendre la crise du bio, notamment les raisons d’une diminution de la demande. En outre, les acteurs engageront des réflexions sur la structuration des filières, comme celle du porc bio très en difficulté. Enfin, il faudra plancher sur les voies et moyens pour booster la consommation du bio en France d’ici 2040. Marc Fesneau étudie par exemple la possibilité d’augmenter la part de l’alimentation bio dans les cantines. Et peut-être d’aider à la hausse des commandes bio en restauration collective. Actuellement, ce canal ne représente que 6% des commandes.

Aucune aide directe aux producteurs

Le ministre de l’Agriculture pense qu’il y a encore « un travail à faire là-dessus avec les collectivités locales ». Il a promis au total 13 millions d’euros, auxquels vont s’ajouter 2 millions d’euros issus du plan de relance. Marc Fesneau, il est inconcevable que l’Etat laisse tomber la filière au moment où elle a le plus besoin de lui. Cet appui s’impose d’autant qu’il faudra atteindre l’objectif de 18% de la surface agricole française en bio en 2027. Philippe Camburet, le président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), a salué l’engagement du gouvernement. Mais il regrette que le ministre n’ait annoncé aucune aide directe pour les producteurs.

Une chute des ventes des produits bio

La France compte actuellement 56.000 fermes bio, représentant 10,3% de la surface agricole utile. Bien qu’elle continue de coloniser des hectares dans toutes les filières, l’agriculture biologique fait cependant face à un fléchissement de la consommation après des années de croissance remarquable. Ces derniers mois, les ventes ont baissé de 6,3% en grandes surfaces. En cause, un arbitrage des consommateurs en cette période d’inflation. En effet, ils se détournent de plus en plus du bio, en moyenne 30% plus cher que son équivalent conventionnel, jugé plus délicieux. Aussi, ces références bio souffrent de la concurrence des labels dits éthiques et durables.

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