L’extrême droite vue par la majorité présidentielle

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Au gouvernement, à l’Assemblée nationale et dans les autres cercles du pouvoir français, le Rassemblement national passe aujourd’hui pour un épouvantail extrêmement redouté. La conséquence d’un processus normalisation savamment orchestrée par sa présidente Marine Le Pen.

Il faut avoir vécu sur Mars ces dix dernières années pour minimiser la possibilité d’un gouvernement d’extrême droite à la tête de la France. Après tout, plusieurs pays européens que l’on pensait autrefois préserver, ont récemment succombé à cette vague manifestement inexorable.

Mieux, la principale figure de cette idéologie dans l’Hexagone Marine Le Pen, s’est révélée être le deuxième personnage des trois derniers scrutins présidentiels. Avec en prime, une montée dans l’opinion marquée par plus de deux millions de voix supplémentaires à son avantage lors de l’échéance de 2022.

Chape de plomb

Mais le climat au sein de la majorité semble aujourd’hui plus que jamais paralysé à l’idée d’un Marine Le Pen présidente de la République. En témoigne le travail d’exploration réalisé récemment à ce sujet par le journal Le Monde à travers un article paru le 9 février dernier.

Le quotidien du soir indique en effet, avec plusieurs témoignages à l’appui, que cette perspective n’est plus seulement envisagée par l’élite gouvernante, elle s’apparente désormais à une chape dont l’écrasement se révèle inévitable. Et ce dès la prochaine échéance.

« La favorite en 2027, c’est Marine Le Pen », désigne ainsi l’ancien chef du gouvernement de Macron, Édouard Philippe, dans le même sillage que le député européen et figure du parti présidentiel Renaissance, Pascal Canfin.

Étonnante mansuétude

Ils sont rejoints dans cette réflexion par d’autres personnalités de premier plan du pouvoir présidentiel telles que : le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn ou encore le ministre des Finances Bruno Le Maire.

En cause, une stratégie de normalisation en cours de la part de Le Pen à travers son parti, le Rassemblement national (RN). L’ancien Front national fait en effet depuis plusieurs années tout pour ne plus apparaître aux yeux de l’opinion comme cette espèce de « monstre horrible ».

Cela passe actuellement par un changement de ton des élus RN au parlement où ils passent désormais pour de véritables républicains, contrairement à la Nupes – la coalition de gauche portée par La France insoumise – particulièrement bruyante à propos de l’acrimonieuse réforme des retraites. Et cette entreprise semble actuellement à son parachèvement.

La preuve en est que le RN bénéficie d’une étonnante mansuétude de la part du pouvoir. À son corps défendant.

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