Le géant américain de l’aéronautique prévoit de licencier jusqu’à 10% de ses effectifs à travers le monde.
Avec près de 17 000 personnes désormais sur la sellette, c’est un plan social d’une ampleur inédite qui se profile chez Boeing. Le groupe américain a annoncé vendredi 10 octobre, le renvoi prochain de 10% de son personnel mondial. Un nouveau chapitre dans la saga des difficultés du constructeur de Seattle.
Pour l’avionneur, l’heure semble en effet au déploiement d’une stratégie de repli et de restructuration en profondeur. En témoignent les autres mesures annoncées ce même vendredi. Autrement dit, le report des livraisons du nouveau gros-porteur 777X et l’arrêt programmé de la production du 767 cargo en 2027.
Une volonté de recentrage sur des modèles plus rentables afin d’amoindrir un tant soit peu, les contrecoups des résultats financiers. Le groupe a d’ores et déjà prévenu que son troisième trimestre serait négativement affecté, la conséquence directe de la grève et des ajustements stratégiques en cours.
Une production malmenée
La production est en effet malmenée depuis septembre par un mouvement social d’ampleur, avec plus de 33 000 salariés en grève pour réclamer une augmentation de salaire à la hauteur de l’inflation galopante. Les négociations entre la direction et les ouvriers représentés par le puissant syndicat IAM (International Association of Machinists) semblent dans l’impasse.
Stephanie Pope, responsable de l’aviation commerciale de l’entreprise, a exprimé sa frustration face à l’attitude du syndicat, estimant que « poursuivre les négociations n’aurait pas de sens à ce stade ». De quoi paralyser un peu plus les chaînes d’assemblage.
Le constructeur aéronautique a dû recourir massivement au chômage technique, touchant des dizaines de milliers de salariés.
Des perspectives assombries
Plus grave, cette paralysie de la production intervient à un moment où l’avionneur peine déjà à honorer ses commandes et à restaurer la confiance de ses clients après une série de problèmes de qualité très médiatisés et préjudiciables pour sa réputation.
Dans un secteur où l’innovation et la qualité sont primordiales, cette cure d’austérité pourrait s’avérer être une arme à double tranchant. Si la réduction annoncée des effectifs représente un répit financier à court terme, elle soulève de nombreuses questions sur la capacité de Boeing à maintenir son expertise et sa compétitivité à long terme.
L’avenir du groupe semble plus incertain que jamais. L’entreprise, jadis fleuron incontesté de l’industrie aéronautique américaine, se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Alors que le Mondial de l’Auto 2024 ouvre ses portes à Paris, soulignant le dynamisme et les défis du secteur automobile, le contraste avec les difficultés de Boeing est saisissant.