L’agent conversationnel a identifié son concepteur comme un des principaux acteurs de la désinformation sur le réseau social X.
C’est une situation pour le moins cocasse, que d’aucuns pourraient qualifier de tragique au regard des conséquences qu’elle charrie. Le 12 novembre dernier, un utilisateur nommé Gary Koepnick s’amusait sur GrokAi, l’outil d’intelligence artificielle développé par le milliardaire américain Elon Musk et intégrée à la plateforme X, dont il par ailleurs également propriétaire.
À la question : « Qui diffuse le plus de désinformation sur X ?« , l’agent conversationnel a désigné sans ménagement son propriétaire, le décrivant comme « l’un des plus importants propagateurs de désinformation sur X depuis son acquisition de la plateforme » en octobre 2022.
La réponse est d’autant plus cinglante que l’IA a détaillé méthodiquement le mode opératoire de son créateur, allant de la diffusion de fausses informations sur les événements politiques, les élections, la pandémie du Covid-19, ainsi que les théories du complot.
Une bien triste réalité
« Ses soutiens ou interactions avec des contenus provenant de figures controversées ou de comptes ayant un historique de diffusion de désinformation ont également contribué à cette perception« , a écrit Grok, expliquant s’être fondé sur diverses analyses, le sentiment sur les réseaux sociaux et des rapports.
Engagé dans une croisade contre « l’idéologie woke »- sensibilité accrue aux injustices sociales -, le milliardaire né en Afrique du Sud s’illustre comme un des plus grands colporteurs de fausses informations sur le web.
La récente présidentielle américaine au cours de laquelle il a activement soutenu la campagne victorieuse du Républicain Donald Trump a marqué un tournant à cet effet.
L’arroseur arrosé ?
L’homme aux 200 millions d’abonnés a ainsi multiplié fake news, calomnies, insultes autres campagnes de dénigrement dans le but de saper la candidature de la Démocrate Kamala Harris, à raison d’une centaine de publications par jour durant les 30 jours précédant le scrutin, selon un décompte réalisé par le journal Le Monde.
À en croire Grok, l’influence de Musk n tant que propriétaire de X va au-delà de ses posts personnels. « Les changements de politique sous sa direction, comme l’assouplissement de la modération du contenu, ont facilité la propagation de la désinformation par d’autres utilisateurs », ajoute l’IA.
De quoi corroborer de nombreuses études ayant évoqué cette situation depuis le rachat de la plateforme de micro-blogging contre 44 milliards de dollars, il y a un peu plus deux ans.
Cette révélation survient peu après que Musk ait vanté les mérites de Grok, invitant ses abonnés à l’utiliser pour obtenir « des réponses basées sur des informations à jour ». « Grok va subir un recalibrage d’urgence« , a ironisé un utilisateur de X en réponse à Gary Koepnick.