Le pas de deux de l’extrême droite française vis-à-vis de Donald Trump

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Le nouveau président américain ne laisse guère indifférents ses homologues conservateurs hexagonaux, mais cet intérêt n’est pas le même chez tout le monde.

Avec le retour annoncé de Donald Trump au pouvoir, les partis de droite et surtout d’extrême droite ont de quoi pavoiser à travers le monde. Il en est de même en France où de nombreuses personnalités politiques prennent un malin plaisir à revendiquer les idées du milliardaire conservateur américain.

D’autres vont jusqu’à revendiquer, à tort ou à raison, une proximité avec lui ou son entourage. Mais si le dirigeant républicain représente indéniablement un moyen d’agréger un certain électorat pour ceux qui partagent son idéologie dans le microcosme politique français, tous ne lui vouent pas une admiration sans borne.

La position de l’extrême droite vis-à-vis de sa cérémonie d’investiture prévue pour ce lundi 20 janvier à Washington en donne une illustration. L’événement, qui devrait se dérouler exceptionnellement cette année dans la rotonde du Capitole en raison des températures glaciales, est devenu le théâtre d’une bataille d’influence.

En effet, chacune des différentes formations politiques hexagonales tente d’en tirer le meilleur parti selon sa propre stratégie.

La stratégie du RN et la fin du modèle Trump

Le Rassemblement national (RN), premier parti d’extrême droite française, n’y enverra ainsi qu’une délégation restreinte composée de Louis Aliot, maire de Perpignan, Julien Sanchez, eurodéputé, et Alexandre Sabatou, député de l’Oise.

« Mon groupe au Parlement européen (Patriotes pour l’Europe, ndlr), qui est la troisième force du Parlement européen, a été convié. Donc, il y aura une délégation d’élus. Mais moi, je n’y serai pas », a déclaré Jordan Bardella, président du parti, sur Cnews jeudi 16 janvier, non sans une boutade.

«On a l’impression que c’est Walt Disney et que c’est la course pour aller se prendre en photo devant Donald Trump pendant son discours d’investiture», a-t-il ajouté, en référence à l’effervescence suscitée par cette cérémonie au sein de la classe politique française.

Cette posture de Bardella relève d’un calcul politique, consistant à maintenir un lien avec un dirigeant dont les idées séduisent l’électorat du RN, tout en évitant de s’afficher trop ostensiblement aux côtés d’un président américain à l’agenda protectionniste.

Des outsiders en quête de reconnaissance internationale

« Aimer le patriotisme de Donald Trump, ça ne veut pas dire être le vassal des États-Unis d’Amérique. Trump va défendre l’intérêt des États-Unis. Il va probablement être très dur sur le plan commercial avec la France et avec l’Europe », appuie le patron du Rassemblement national.

Pour les formations plus marginales de l’extrême droite française, l’investiture représente au contraire une opportunité en or de gagner en visibilité et en légitimité. Marion Maréchal, récemment nommée vice-présidente du parti européen des Conservateurs et réformistes, fait de sa présence à Washington un véritable coup politique.

Plus spectaculaire encore est la démarche de Sarah Knafo, parlementaire de Reconquête !, qui y sera aux côtés de son président et compagnon Éric Zemmour, avoir suivi la victoire de Trump depuis les États-Unis.

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