Dans une interview donnée à La Croix, le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a dit envisager le lancement d’une cryptomonnaie « publique », émise par les banques centrales. Cette monnaie virtuelle aurait l’ambition de contrer la Libra, celle préparée par Facebook. Une réflexion devrait être entamée entre les pays du G7.
La Libra de Facebook suscite des craintes
Facebook et ses partenaires préparent une cryptomonnaie baptisée Libra, qui profiterait d’un réseau de plus deux milliards d’utilisateurs. Alors que le projet n’a pas encore clairement pris forme, il inquiète déjà plusieurs gouvernements, dont celui de la France. Dans une interview accordée à La Croix, Bruno Le Maire a évoqué la possibilité de lancer une cryptomonnaie « publique », émise par les banques centrales, dans le but de contrer la Libra. Selon lui, une telle monnaie « garantirait la sécurité sociale des transactions, leur rapidité, leur simplicité et leur gratuité ». Il a indiqué que « Nous pourrions avancer dans cette voie lors des prochaines assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale en octobre. ». Le ministre de l’Economie devrait soumettre cette proposition aux grands argentiers du monde lors de la rencontre prévue les 17 et 18 octobre prochain. Il a précisé qu’« En tout état de cause, la France refuse qu’une entreprise privée se dote des moyens de la souveraineté d’un Etat ».
Pour l’instant, Bruno Le Maire n’a fourni aucune informatique sur ce projet de cryptomonnaie publique.
L’idée d’une cryptomonnaie internationale sur la table du G7
La France n’est pas le seul pays à voir d’un mauvais œil la Libra de Facebook. Il y a également les Etats Unis et surtout la Chine, qui envisagent le lancement de leur cryptomonnaie nationale. Même l’Union européenne étudie sérieusement la possibilité de créer une monnaie numérique, adossée à la BCE. Yves Mersch, membre du directoire de l’institution a affirmé le 2 septembre dernier que la Libra « pourrait réduire le contrôle de la BCE sur l’euro, nuire au mécanisme de transmission de la politique monétaire en affectant la position de liquidité des banques de la zone euro et porter atteinte à la position internationale de la monnaie unique ». L’idée serait maintenant de proposer aux Etats Unis de rejoindre le projet européen afin de créer une monnaie numérique internationale (européenne et une américaine), ce pays faisant partie du G7.