Dans deux études distinctes, la Nasa confirme la présence d’eau à la surface de la Lune dans la zone exposée à la lumière du soleil. C’est une information capitale pour espérer pouvoir un jour s’implanter durablement sur notre satellite naturel.
L’eau sous forme de glace dans le cratère Clavius
Si nous nous en doutions depuis la fin des années 1960, la présence d’eau sur la Lune a depuis été évoquée à plusieurs reprises, la première fois en 2008. Les analyses des données fournies par les sondes Chandrayaan-1 et Epoxi laissaient penser que la surface lunaire contiendrait l’équivalent d’un demi-litre d’eau par hectare en moyenne. La semaine dernière, la NASA a confirmé cette découverte dans deux nouvelles études distinctes qui s’appuient sur des données d’observation fournies par son Observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge (SOFIA).
« C’est la première fois que nous pouvons affirmer avec certitude que des molécules d’eau sont présentes à la surface de la Lune », déclare Casey Honniball, chercheur au Goddard Space Flight Center de la Nasa et auteur principal de l’étude SOFIA. Cette eau sous forme de glace a été identifiée dans le cratère Clavius situé dans hémisphère sud de la Lune. Une zone baignée par la lumière du soleil. Toutefois, Casey Honniball précise que la quantité d’eau présente est modeste car le sable du Sahara en contient environ 100 fois plus en moyenne.
D’où vient cette eau ?
L’origine de cette eau reste inconnue. Elle pourrait probablement provenir de la chute d’astéroïdes qui ont percuté la Lune il y a des milliards d’années. Des molécules d’eau auraient alors été restées piégées à jamais par le froid dans le cratère Clavius. On pense aussi que cette eau est le produit d’un processus en deux étapes par lequel le vent solaire fournit de l’hydrogène à la surface lunaire et ensuite, y provoque une réaction chimique avec des minéraux contenant de l’oxygène dans le sol. Ce qui permet de créer des radicaux hydroxyles, lesquels vont se transformer en molécules d’H2O.
La Lune, future base spatiale ?
Les études suggèrent également que près de 600 millions de tonnes de glace d’eau se trouvent sur la Lune et qu’il existe un « cycle lunaire de l’eau ». Ce pourrait un jour aider l’Homme à y survivre et à alimenter ses véhicules spatiaux en une forme abordable de carburant. En effet, l’électrolyse de l’eau permettrait de produire de l’hydrogène, de l’oxygène liquide et du peroxyde d’hydrogène, des carburants utilisés pour les vaisseaux spatiaux.
La NASA voit ainsi la Lune comme une future base spatiale à partir de laquelle les scientifiques pourront mener des recherches et éventuellement atteindre des destinations plus lointaines, comme Mars et au-delà. Au cours de la prochaine mission lunaire, l’agence américaine déploiera VIPER, un Rover conçu justement pour traquer l’eau glacée présente sur la Lune. Elle prévoit d’acheminer cet engin sur la surface de la Lune dès 2022.