À mesure que les scrutins régionaux et présidentiels approchent, l’actualité politique se tend. Illustration avec le bras de fer Darmanin-Pulvar qui a polarisé le débat durant toute la semaine écoulée.
Une manifestation policière contre la justice à laquelle prend part le ministre de l’Intérieur. Il n’en fallait pas plus pour rajouter du fuel à une atmosphère politique déjà bien inflammable. Et ainsi est née une nouvelle polémique depuis le 19 mai dernier. Ce jour-là, les forces de l’ordre investissent la rue à l’appel des syndicats de police de tous bords. Dans leur collimateur : la justice dont ils jugent le bouclier de protection pénale insuffisante face aux agressions répétées qui les concernent. La mobilisation est d’autant plus forte qu’elle intervient quelques semaines après le meurtre d’un policier en service à Avignon. Un de plus après celui d’un agent de police femme à Rambouillet dans le cadre d’un attentat terroriste. Dans leur bronca contre la justice, les manifestants ont pu compter sur le ministre de l’Intérieur, leur premier représentant au gouvernement.
Plainte contre plainte
La présence de Gérald Darmanin à cette manifestation policière est un comble pour de nombreux membres de l’opposition. De la droite à la gauche, beaucoup ont critiqué une démarche prêtant le flanc à des revendications corporatistes sur fond d’instrumentalisation de l’extrême droite. D’autant plus que le Rassemblement national était fortement représenté. Un tableau pour le moins atypique et qualifié de glaçant par Audrey Pulvar, candidate du Parti socialiste (PS) à la présidence de l’Île-de-France, samedi 22 mai sur les ondes de France Inter. De tels propos n’ont guère plus au ministre Gérald Darmanin qui a annoncé dans la foulée le dépôt d’une plainte en diffamation envers la police contre l’adjointe à la mairie de Paris.
Réponse du berger à la bergère. Le lendemain, Île-de-France en Commun, liste pour laquelle Audrey Pulvar est en lice pour les régionales, annonce à son tour une plainte judiciaire contre le ministre de l’Intérieur. Motif : diffamation et dénonciation calomnieuse de la part de l’officiel du gouvernement accusé de vouloir attenter à la liberté d’expression.
Enjeu politique
Au-delà du PS, c’est toute la gauche qui vilipende Gérald Darmanin également accusé d’intimidation envers une adversaire politique en pleine campagne électorale des régionales. Mais le contexte semble favorable à ce genre d’initiative de la part de monsieur sécurité du gouvernement. Le thème sécuritaire étant un enjeu majeur de la prochaine présidentielle, l’exécutif a tout intérêt à caresser les policiers entre autres dans le sens du poil. Jusqu’à quelle extrémité ?